L'Abitibi vit essentiellement de l'industrie forestière et minière, car son sous-sol recèle de nombreux minéraux,
de l'or, du cuivre et des métaux rares. Les cieux donnent une impression d'espace et revêtent fréquemment des couleurs
magnifiques, typiques de ces latitudes nordiques. Le paysage est curieusement semblable à certains horizons de Karélie
ou de Suède : c'est une immense nature sereine, où des forêts de conifères, de trembles et de bouleaux s'étendent à
l'infini, trouées de lacs souvent parsemés d'îles. Depuis des temps immémoriaux, cette région a servi de cadre de vie
aux populations amérindiennes. Celles-ci n'ont pas laissé de traces dans le paysage, à l'exception de quelques pointes
de flèches que certains retrouvent sur les rives des lacs. La première rumeur qui est venue réellement troubler la sérénité
millénaire de la nature, fut l'établissement de la ligne de chemin de fer trans-canadienne, au début du vingtième siècle.
De très nombreux ouvriers vinrent défricher le tracé de la voie, des pelles à vapeur comblèrent les marécages, et après
un travail de titans, des convois purent passer d'est en ouest, au milieu des étendues abitibiennes, encore inexploitées.
Cette ligne à une seule voie permit la création de la ville d'Amos. Il fallait attendre l'établissement du chemin de fer,
car la rivière Harricana coulant vers le nord, ne permettait pas la flottaison du bois vers les scieries, comme c'était
le cas dans les parties plus méridionales du Québec. Le défrichement des terres abitibiennes fut vivement encouragé,
lors de la crise des années trente. L'Eglise catholique romaine, à l'époque toute-puissante au Québec, y voyait un remède
à l'émigration de la main-d'œuvre vers les Etats-Unis. Elle encourageait la vie rurale, plus facile à surveiller et encadrer
que les populations des grandes villes qui travaillaient dans des usines. Les gens sans emploi des villes se retrouvaient
souvent dans la situation difficile de devoir s'exiler vers le nord, et arracher leur subsistance d'une terre ingrate, trop
acide que pour permettre une agriculture réellement productive. Par ailleurs, des prospecteurs découvrirent les richesses
potentielles de la faille de Cadillac, remarquablement riche en minéraux. Les mines se multiplièrent, dans la région de Val
d'Or et de Rouyn. Pour les exploiter, une population d'immigrés ukrainiens, polonais, russes et de toutes sortes de provenances,
s'établit dans ces deux villes.
Le héron déambule majestueusement, tandis que les échassiers se retrouvent dans leur élément...
En été, certains endroits se couvrent de fleurs.
L'automne répand sa douce mélancolie.
Les cristaux qui flottent dans l'air font penser à des diamants.
L'austère beauté de l'hiver.
Le givre festonne chaque branche d'arbre.