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Le discours dans la synagogue de Capharnaüm (6 ; 22-71)Quels sont les objectifs que nous nous proposons d'atteindre ?
À une nouvelle reprise, nous allons utiliser les « deux clefs » que nous a fourni le Prologue. La « première clef » nous fait
remarquer la rédaction symétrique des textes. Nous allons donc examiner les parties de texte nous trouvons AVANT et APRÈS le récit
de la traversée de la Mer de Galilée, et tâcher de savoir s'ils présentent une symétrie qui puisse mettre en valeur leur signification.
Avec la « deuxième clef », nous sommes désormais conscients de l'importance des Noms divins. Nous allons donc voir s'il existe
un Nom divin, dans les textes qui encadrent la péricope de la traversée de la Mer de Galilée.
Après avoir étudié le passage de la traversée de la Mer de Galilée, regardons ce qu'il y a après
et avant ce texte.
Après le passage de la traversée de la Mer de Galilée, nous avons le discours dans la synagogue
de Capharnaüm (6 ; 22-71), où le Christ dit : « JE SUIS le Pain de Vie » (6 ; 35).
Avant le passage de la traversée de la Mer de Galilée, nous avons l'épisode de la multiplication des pains (6; 1-15)
Il s'agit là d'un PARALLÈLE évident, qu'il nous faut étudier de plus près.
Commençons par le discours dans la synagogue de Capharnaüm.
Voici le texte : chapitre 6, versets 22 à 71 :
22 Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive vit qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque et que
Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, mais que ses disciples étaient partis seuls.
23 Cependant, des barques étaient arrivées de Tibériade près de l’endroit où l’on avait mangé le pain.
24 Quand la foule s’aperçut que Jésus n’était pas là, ni ses disciples non plus, les gens montèrent dans les barques et
passèrent à Capharnaüm, à la recherche de Jésus.
25 L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent : "Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?"
26 Jésus leur répondit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais
parce que vous avez mangé du pain tout votre soûl.
27 Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donne
le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau".
28 Ils lui dirent alors: "Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?"
29 "L'œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé."
30 Ils lui dirent alors: "Quel signe vas-tu nous faire voir pour que nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ?
31 Nos pères ont mangé la manne au désert, selon le mot de l'Écriture : II leur a donné à manger du pain venu du ciel."
32 Jésus leur répondit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel ;
c'est mon Père qui vous le donne, le pain du ciel, le vrai ;
33 car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde."
34 Ils lui dirent alors : "Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là."
35 Jésus leur répondit : "JE SUIS le Pain de Vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim ; qui croit en moi n'aura jamais soif.
36 Mais je vous l’ai dit : vous me voyez et vous ne croyez pas.
37 Tout ce que me donne le Père viendra à moi et celui qui vient à moi je ne le jetterai pas dehors ;
38 car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.
39 Or la volonté de celui qui m'a envoyé est que je ne perde rien de ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.
40 Oui, c'est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et que je le ressuscite au
dernier jour."
41 Les Juifs cependant murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: "Je suis le pain descendu du ciel."
42 "N'est-il pas, disaient-ils, ce Jésus fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire à présent :
Je suis descendu du ciel ?"
43 Jésus répondit et leur dit : "Ne murmurez pas entre vous.
44 Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
45 ll est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque entend l'enseignement du Père
et s'en instruit vient à moi.
46 Non que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là a vu le Père.
47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle.
48 JE SUIS le pain de vie.
49 Vos pères ont mangé la manne au désert et sont morts ;
50 ce pain est celui qui descend du ciel pour qu'on le mange et ne meure pas.
51 JE SUIS le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair
pour la vie du monde. »
52 Les Juifs se mirent à discuter fort entre eux; ils disaient : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
53 Alors Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous
n'aurez pas la vie en vous.
54 Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.
55 Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson.
56 Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.
57 De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
58 Voici le pain descendu du ciel ; il n'est pas comme celui qu'ont mangé les pères et ils sont morts ; mais qui mange ce pain
vivra à jamais.
59 Il donna cet enseignement à Capharnaüm, dans la synagogue.
60 Après l’avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : « ce langage-là est trop fort ! Qui peut l’écouter ? »
61 Sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, Jésus leur dit : « cela vous scandalise ?
62 Et quand vous verrez le fils de l’Homme monter là où il était auparavant ?
63 C’est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont Vie.
64 Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient
pas et qui était celui qui le livrerait.
65 Il ajouta : « voilà pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à Moi, sinon par un Don du Père. »
66 Dès lors, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l’accompagner.
67 Jésus dit alors aux Douze : « voulez-vous partir, vous aussi ? »
68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie éternelle.
69 Nous croyons, nous, et nous savons que Tu es le Saint de Dieu. »
70 Jésus reprit : « ne vous ais-je pas choisis, vous les Douze ? Pourtant l’un de vous est un diable. »
71 Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; c’est lui en effet qui devait le livrer, lui, l’un des Douze.
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Première partie : 6 ; 22 – 24.
22 Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive vit qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque et que
Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, mais que ses disciples étaient partis seuls.
23 Cependant, des barques étaient arrivées de Tibériade près de l’endroit où l’on avait mangé le pain.
24 Quand la foule s’aperçut que Jésus n’était pas là, ni ses disciples non plus, les gens montèrent dans les barques et
passèrent à Capharnaüm, à la recherche de Jésus.
La première partie de cette péricope commence par l’expression introductive : « le lendemain »
tè epaurion.
La foule poursuit le Christ tel une vedette, comme une célébrité. Il n’y manque que les paparazzi. Poursuivant leur enquête, ils
montent dans des barques, et cinglent vers la ville de Capharnaüm.
Dernière partie : 6 ; 59 – 71.
59 Il donna cet enseignement à Capharnaüm, dans la synagogue.
60 Après l’avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : « ce langage-là est trop fort ! Qui peut l’écouter ? »
61 Sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, Jésus leur dit : « cela vous scandalise ?
62 Et quand vous verrez le fils de l’Homme monter là où il était auparavant ?
63 C’est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont Vie.
64 Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient
pas et qui était celui qui le livrerait.
65 Il ajouta : « voilà pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à Moi, sinon par un Don du Père. »
66 Dès lors, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l’accompagner.
67 Jésus dit alors aux Douze : « voulez-vous partir, vous aussi ? »
68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie éternelle.
69 Nous croyons, nous, et nous savons que Tu es le Saint de Dieu. »
70 Jésus reprit : « ne vous ais-je pas choisis, vous les Douze ? Pourtant l’un de vous est un diable. »
71 Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; c’est lui en effet qui devait le livrer, lui, l’un des Douze.
Nous identifions la dernière partie de la péricope, par la reprise du nom de Capharnaüm (v. 59) –
commençant par l’expression introductive : tauta eipein « il dit cela ».
Cette péricope semble présenter une symétrie inverse par rapport à la première partie : d’un côté, les foules accourent
auprès du Christ, et de l’autre, les foules délaissent le Christ ; seuls les Douze restent fidèles. Et même parmi les Douze,
l’un d’entre eux trahira le Christ.
En fait, cette symétrie n’est inverse qu’en apparence : les foules accourent auprès du Christ dans une démarche superficielle,
de pure curiosité mondaine. C’est le grain qui « tomba le long du chemin ; et les oiseaux vinrent et le mangèrent » (Mc. 4 ; 4).
Dans ce cas, le grain n’a pas même eu le temps de germer. Si les foules délaissent le Christ, c’est parce que leur cœur endurci
ne présenta pas de bonne terre dans laquelle la semence eût pu germer : c’est à l’image de la dureté de leur cœur qu’ils
trouvent « dur » sklèros l’enseignement du Christ - alors que pour les « doux » qui recevront la terre en
héritage (Mt. 5 ; 4), à l’image de la douceur de leur cœur, le joug du Christ est aisé et son fardeau léger (Mt. 11 ; 30).
Comme une lumière qui surgit au plus profond de l’obscurité, au milieu de l’incroyance universelle, surgit l’admirable Confession
de Foi que Pierre fait au nom de tous les Apôtres : « Tu es le Saint de Dieu » (Jn 6 ; 67) su ei ho hagios tou theou.
En notre monde déchu, dans la nature humaine, la lumière ne reste jamais sans l’obscurité : l’un des Douze est un diable
diabolos (6 ; 70). Mais pourquoi cette prophétie sur Judas Iscariote, précisément à cet endroit ? Nous verrons ultérieurement
(péricope 16) qu’il s’agit d’un parallèle secondaire.
Pour cette dernière partie, gardons en mémoire les notes dogmatiques :
- Jésus prédit l’Ascension et affirme sa préexistence auprès du Père : « et quand vous verrez le Fils de l’Homme monter là
où Il était auparavant ? » (6 ; 62).
- Nous voyons l’interaction des trois Personnes divines :
Le Christ affirme que ses paroles sont Esprit et Vie ; et précise que « c’est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert
de rien » (v. 63). Il affirme que nul ne peut venir à Lui, sinon si cela ne lui est pas donné du Père (v. 65).
- Enfin, le Christ affirme sa connaissance indépendante du temps, connaissant « depuis le commencement ceux qui ne croyaient
pas et qui était celui qui le livrerait » (v. 64).
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Deuxième partie : 6 ; 25 – 40.
25 L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent : "Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?"
26 Jésus leur répondit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais
parce que vous avez mangé du pain tout votre soûl.
27 Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donne
le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau".
28 Ils lui dirent alors: "Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?"
29 "L'œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé."
30 Ils lui dirent alors: "Quel signe vas-tu nous faire voir pour que nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ?
31 Nos pères ont mangé la manne au désert, selon le mot de l'Écriture : II leur a donné à manger du pain venu du ciel."
32 Jésus leur répondit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel ;
c'est mon Père qui vous le donne, le pain du ciel, le vrai ;
33 car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde."
34 Ils lui dirent alors : "Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là."
35 Jésus leur répondit : "JE SUIS le Pain de Vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim ; qui croit en moi n'aura jamais soif.
36 Mais je vous l’ai dit : vous me voyez et vous ne croyez pas.
37 Tout ce que me donne le Père viendra à moi et celui qui vient à moi je ne le jetterai pas dehors ;
38 car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.
39 Or la volonté de celui qui m'a envoyé est que je ne perde rien de ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.
40 Oui, c'est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et que je le ressuscite au
dernier jour."
La première partie commence par une précision géographique : « Le lendemain, la foule restée sur
l’autre rive… » peran tès thalassès (6 ; 22).
La deuxième partie commence par la même précision, dans les mêmes mots : « Et ils Le trouvèrent sur l’autre rive » (v. 25).
Ils lui posent la question la plus insignifiante que l’on puisse imaginer : « Maître, quand es-tu venu ici ? » Comme il le fait souvent,
Jésus répond, non pas à la question de pure curiosité qui lui est posée, mais à la question qu’on aurait dû lui poser:
verset 26 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé
du pain tout votre soûl. [27] Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour la nourriture qui demeure en la vie éternelle,
celle que vous donne le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.» touton gar ho patèr esfragisen
ho theos.
Isaïe dit, à propos de l’Ancienne Alliance :
Toute vision est devenue pour vous comme les mots d’un livre scellé.
On le donne à quelqu’un qui sait lire en lui disant : lis cela.
Il répond : je ne peux pas, car le livre est scellé.
Ou bien on le donne à lire à quelqu’un qui ne sait pas lire en lui disant : lis cela.
Il répond : je ne sais pas lire.
Isaïe 29 ; 11 – 12.
C’est le Fils, « empreinte de la substance du Père (Hb. 1 ; 3), qui ouvre le Livre de la Révélation qui était
scellé avant sa venue (Apoc. 8 ;1), et nous donne la Science du Salut. Sans lui, le Livre resterait fermé.
Les gens posent ensuite au Christ la vraie question : « Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (6 ; 28).
Le Christ répond : « l’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en Celui qu’Il a envoyé » (v. 29). Cette réponse est déterminante :
l’œuvre de Dieu est la Foi au Christ, et non pas une pratique religieuse, ni la résolution d’un problème social ou médical.
Les gens ne tiennent aucun compte de la réponse du Christ, et attendent quelque prodige : puisque nous venons d’assister à la multiplication
des pains, nous restons dans le même registre. Moïse a nourri son peuple au désert avec la Manne ; « quelle œuvre accomplis-tu ? »
demandent-ils.
Jésus répond : « Amen, Amen, je vous le dis :
L’expression montre l’importance de cette parole
ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel
il a donné une image de cette nourriture, la Manne (Ex 16 ; 4 – 35), mais elle se corrompt si on ne la consomme pas tout de suite (16 ; 20), puis elle a cessé d’être donnée. La Manne et un don qui n’est ni permanent ni incorruptible ; elle n’est que la préfiguration du Bien véritable.
c’est mon Père vous vous donne le Pain du Ciel, le (pain) véritable.
Le Pain de Dieu est celui qui descend du Ciel
et qui donne la Vie au monde.
Les gens demandent : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là ».
Jésus répondit (6 ; 35) :
celui qui vient à Moi n’aura jamais faim,
et celui qui croit en Moi n’aura jamais soif.
Le Christ nous donne le NOM divin, avec une identification nouvelle : Il est la nourriture absolue,
dont dépend toute vie essentielle.
Cette Révélation rencontre immédiatement le scepticisme de ceux qui se situent à l’extérieur de la dynamique du Salut. Le Christ
constate l’incroyance des gens : « vous me voyez et vous ne croyez pas ».
Le Christ poursuit son enseignement (6; 37 - 39) :
Tout ce que me donne le Père viendra à Moi,
et celui qui vient à Moi, je ne le jetterai pas dehors
car Je suis descendu du Ciel non pas pour faire ma volonté
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.
Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé :
que de tout ce qui m’est donné rien ne soit perdu,
mais que je le ressuscite au dernier jour.
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Partie centrale : 6 ; 41 – 42.
41 Les Juifs cependant murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: « Je suis le pain descendu du ciel. »
42 « N'est-il pas, disaient-ils, ce Jésus fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire à présent :
Je suis descendu du ciel ? »
Cette partie centrale sert de charnière entre les deux exposés doctrinaux sur le Pain de Vie.
Il s'agit de l'incompréhension des Juifs, avec la répétition du message central de la péricope :
Les exégètes remarquent que le verset 41 affirme que les Juifs murmuraient parce que Jésus avait dit :
« je suis le Pain descendu du Ciel », alors que la parole correspondante de Jésus ne figure qu’au verset 51, c’est-à-dire plus
tard, si l’on lit le texte de façon linéaire : « je suis le pain vivant, descendu du ciel (...) 52 les Juif alors de discuter entre
eux... » Ils proposent d’envisager un état antérieur du texte où le verset 51 précédait
le verset 41.
Lorsque nous regardons ici la structure du Discours du Pain de Vie, nous voyons que la partie centrale de celui-ci reprend un
élément qui figure dans l’avant-dernière partie de ce même texte, comme nous le verrons ci-dessous. Il s’agit de mettre en évidence
l’incompréhension du peuple juif, vis-à-vis de l’affirmation provocatrice de Jésus.
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Avant-dernière partie : 6 ; 43 – 58.
43 Jésus répondit et leur dit : "Ne murmurez pas entre vous.
44 Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
45 ll est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque entend l'enseignement du Père
et s'en instruit vient à moi.
46 Non que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là a vu le Père.
47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle.
48 JE SUIS le pain de vie.
49 Vos pères ont mangé la manne au désert et sont morts ;
50 ce pain est celui qui descend du ciel pour qu'on le mange et ne meure pas.
51 JE SUIS le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair
pour la vie du monde. »
***
52 Les Juifs se mirent à discuter fort entre eux; ils disaient : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
***
53 Alors Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous
n'aurez pas la vie en vous. --------- chair / sang : Vie intérieure
54 Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle --------- chair / sang : Vie éternelle
et je le ressusciterai au dernier jour.
55 Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. --------- chair / sang : subsistance
56 Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. --------- chair / sang : union en Christ
57 De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra
par moi. --- chair / sang : Vie donnée du Père par le Fils
58 Voici le pain descendu du ciel ; il n'est pas comme celui qu'ont mangé les pères et ils sont morts ; mais qui mange ce pain
vivra à jamais.
Cette partie s’ouvre par la formule introductrice : « Jésus répondit et leur dit ».
Le Christ poursuit son enseignement sur ses relations avec le Père (6 ; 44), en continuant ce qu'il disait à la fin de la première partie :
Personne ne peut venir à Moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et Moi, Je le ressusciterai au dernier jour.
Celui qui cherche Dieu répond en fait à un appel du Père. Cet appel dirige le chercheur de vérité vers le Christ. En retour, le Christ le ressuscitera pour la Vie éternelle. Cette affirmation est répétée plusieurs fois, ce qui montre son importance.
La deuxième partie, symétrique à celle-ci, montrait l’œuvre prophétique de Moïse, avec la Manne.
Ici, le Christ cite la prophétie d’Isaïe, où le passage prophétique « tous tes fils seront instruits par le Seigneur » est
accompli dans la parole évangélique de Jn. 6; 45 : « ils seront tous enseignés par Dieu » :
Ô malheureuse, battue par les vents, inconsolée,
voici que je vais poser tes pierres sur des escarboucles
et tes fondations sur des saphirs.
Je ferai tes créneaux de rubis, tes portes de cristal,
et toute ton enceinte de pierres précieuses.
Tous tes fils seront instruits par le Seigneur.
Grand sera le bonheur de tes fils (54 ; 11 – 13).
(…)
Vous tous qui êtes altérés, venez vers l’eau ;
même si vous n’avez pas d’argent, venez.
Achetez du blé et consommez sans argent,
et, sans payer, du vin et du lait.
(…)
Prêtez l’oreille et venez à moi,
et votre âme vivra (55 ; 1 - 3).
Quoi de plus approprié que cette prophétie, qui montre en le Christ une nourriture et une boisson gratuite et abondante ? Le Christ développe le verset de la prophétie, qu’il vient de citer (verset 45b) :
Quiconque entend l’enseignement du Père et s’en instruit vient à Moi.
Non que personne ait vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père.
Celui qui cherche la Vérité est en fait attiré par le Père, qui le fait venir au Christ. Cette adhésion au Christ ne compromet en rien notre inconnaissance du Père. Seul le Christ voit le Père.
Dans la deuxième partie, symétrique à celle-ci, Jésus répondait (v. 31) :
Amen, Amen, je vous le dis :
L’expression montre l’importance de cette parole
ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel…
Ici, le Christ dit :
Amen, Amen, je vous le dis :
L’expression montre l’importance de cette parole
celui qui croit a la Vie éternelle (v. 47).
et comme dans la deuxième partie, suit la Révélation du Nom (v. 48) :
Vos Pères ont mangé la Manne au désert et sont morts ;
ce Pain est celui qui descend du Ciel
pour qu’on le mange et ne meurt pas (v. 49 – 50).
Le Pain qu’est le Christ est d’une autre nature ; sa préfiguration, au temps de Moïse, était impuissante à vaincre la mort.
Ensuite, dans le texte, nous trouvons cette charnière : « Les Juifs alors de discuter entre
eux et de dire : comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » (v. 52)
Cette avant-dernière partie est organisée de part et d’autre de cette charnière :
- Des deux côtés du texte, nous retrouvons l’expression : « vos pères ont mangé de ce pain et sont morts » :
- Des deux côtés du texte, nous retrouvons une affirmation solennelle du Christ, introduite par l’expression
« Amen, Amen, je vous le dis ».
Ici, nous lisons (v. 53- 58) :
Si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la Vie en vous.
L'imprégnation de la Chair et du Sang donne la Vie intérieure.
Qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle et Je le ressusciterai au dernier jour.
L'imprégnation de la Chair et du Sang donne la Vie éternelle.
Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson.
L'imprégnation de la Chair et du Sang assure la subsistance.
Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en Moi et Moi en lui.
L'imprégnation de la Chair et du Sang aboutit à l'union au Christ.
De même qu’envoyé par le Père, qui est vivant, Moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra, lui
aussi, par Moi.
Voici le Pain descendu du Ciel ; il n’est pas comme celui qu’ont mangé vos Pères : eux, sont morts ; qui mangera de ce Pain
vivra à jamais.
La Vie vient du Père et est communiquée par le Fils. Le Pain véritable permet de vivre par le Christ.
Tout cet enseignement était absolument incompréhensible pour ceux qui l’entendaient, d’où le désarroi
des Juifs. Pour celui qui voulait s’ouvrir au Christ, il lui fallait « conserver avec soin ces souvenirs et les méditer en son
cœur » (Lc. 2 ; 19), comme le faisait Marie, en présence des événements de l’enfance du Christ. Il fallait conserver en son cœur
cet enseignement, et faire le saut de la Foi, comme Pierre, et dire au Christ : « Tu as les paroles de la Vie éternelle ».
Plus tard, après la Résurrection, ayant vécu la Cène, tout s’éclairera. Il en va de même pour les événements de notre vie.
Ils sont pour le moment largement incompréhensibles. Avec le recul des années, nous verrons au-travers eux, se dérouler
le dessein divin à notre égard. En attendant, nous vivons dans la Foi, faisant confiance au Seigneur : comme il est dit
dans le texte : l’œuvre de Dieu, c’est la Foi.
C’est l'Esprit-Saint qui vivifie (6 ; 63) l’esprit de l’être humain et le rend capable de la démarche de Foi. « La chair ne
sert de rien » - cette « chair » qui se scandalise, et qui juge selon les critères de ce monde. Toute la question est de savoir
où l’on se place : dans l'Esprit, en confessant le Christ et en découvrant la proximité du Père – ou dans la « chair », disant
« non » à l’appel divin, et se mettant – par le fait même - en-dehors de la Vie inaugurée par le Christ.
Aujourd’hui, la « routine » de la vie chrétienne risque de nous faire passer à côté de l’enseignement du Christ, en le
banalisant. Trop souvent, nous lisons ou entendons ces lignes et nous nous disons : « ah oui, c’est l’Eucharistie » et
nous passons à autre chose.
Dans la première péricope, celle de la traversée de la mer de Galilée, le Christ nous donne le diamant de sa divinité,
et l’exhortation de ne pas craindre le jugement du monde ni les limitations de notre intellect. Ce dernier frémit devant
l’abîme de la Divinité, et éprouve des difficultés pour admettre l’irruption dans notre univers d’une autre dimension,
celle du Créateur.
Dans la péricope du Pain de Vie, le Christ nous donne un nouvel enseignement, précieux et beau comme une émeraude
transparente et cristalline :
Le Père attire celui qui cherche le Christ,
et le Christ ressuscite au dernier jour
celui pour qui Il est nourriture vivifiante.
Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’une connaissance intellectuelle. Il s’agit en réalité de
cette connaissance qui part du cœur de l’être humain, d’un cœur métamorphosé par l’Esprit : « ce n’est pas par la puissance, ni
par la force, mais par mon Esprit, dit le Seigneur Sabaoth » (Za. 4 ; 6b). C’est autre chose que l’acquisition d’une information,
si importante soit-elle : « j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez. 36 ; 26).
« Faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau », dit Ezéchiel (18 ; 31) qui poursuit : « Je leur donnerai un seul
cœur et Je mettrai en eux un Esprit nouveau » (11 ; 19). Une fois que l'Esprit Saint a métamorphosé notre cœur, c’est
ce cœur de chair qui nous rend aptes à « manger la chair » et « boire le sang » du Fils de l’Homme.
Notre aspiration vers le Père se fait par une union au Christ qui est comparée à une greffe, au sarment d’une vigne, au fait
d’être les membres du Corps spirituel dont le Christ est la Tête, Corps vivifié par l'Esprit. Il s’agit de s’intégrer au Christ,
de la façon la plus intime qui soit, tout en demeurant distincts : il s’agit d’une « interpénétration » sans confusion, en
gardant distinctes les Personnes.
Le sens eucharistique de cette péricope est évident. Le fait que le saint Evangéliste Jean place cet enseignement juste
après la déclaration de la divinité du Christ montre l’importance qu’il apporte à l’Eucharistie, même s’il n’en rapporte
pas le récit, qui nous est donné par les autres Synoptiques (Lc 22 ; 14 – 20 // Mc 14 ; 17 – 24 // Mt . 26 ; 20 – 28).
6. 1 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée ou de Tibériade.
2 Une grande foule le suivait, à la vue des signes qu'il opérait sur les malades.
3 Jésus gravit la montagne et s'y assit avec ses disciples.
4 La Pâque, la fête des Juifs, était proche.
5 Levant alors les yeux, Jésus vit qu'une grande foule venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter
du pain pour les faire manger ? »
6 Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
7 Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en ait un petit morceau. »
8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
9 « Il y a ici un enfant, qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ? »
10 Jésus leur dit: « Faites-les asseoir. » II y avait beaucoup d'herbe en cet endroit. Ils s'assirent donc au nombre d'environ cinq mille hommes.
11 Alors Jésus prit les pains, rendit grâces et en distribua aux convives, et de même du poisson, autant qu'ils en voulurent.
12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Recueillez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu. »
13 Ils les recueillirent et remplirent douze couffins avec les morceaux qui restaient du repas des cinq pains d'orge.
14 À la vue du signe qu'il venait d'opérer, les gens dirent : « C'est vraiment lui, le prophète qui doit venir dans le monde. »
15 Jésus se rendit compte qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi ; alors il s'enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul.
Un enfant a cinq pains d’orge et deux poissons. Effectivement, le mot « pain » revient cinq fois dans
le récit (6 ; 5 – 7 – 9 – 11 – 13), et le mot « poisson », deux fois (6 ; 9 – 11).
La péricope de la traversée de la mer de Galilée est la première Révélation du Nom divin parmi le peuple élu. Elle constitue à ce
titre le pivot de l’Evangile de Jean, et peut être considérée comme un « sommet » autour duquel s’organisent concentriquement
toutes les autres péricopes de l’Evangile, qui sont symétriques par rapport à ce pivot central.
La péricope du Pain de Vie possède donc une péricope qui lui est symétrique, et qui est le récit de la
multiplication des pains.
Le parallélisme thématique est évident :
- là aussi, Jésus s’en va « de l’autre côté de la mer de Galilée » (6 ; 1)
- là aussi, la foule - ochlos - est au rendez-vous.
Détaillons la structure de la péricope :
La péricope est introduite par l’expression :Après cela, Jésus s’en alla…
Première partie (6 ; 1 – 4) :
- Jésus monte à la montagne avec ses Disciples.
- Jésus gravit la montagne, et s’y assit, avec ses disciples.
- parallèle à :
Dernière partie (6 ; 14 – 15) :
- Jésus s’en va dans la montagne, solitaire.
- Jésus s’enfuit à nouveau dans la montagne, seul.
Deuxième partie (6 ; 5 – 9) : la foule a faim.
- Jésus lève les yeux, et voit la grande foule.
- L’enfant a cinq pains d’orge et deux poissons.
- Jésus met Philippe à l’épreuve.
- parallèle à :
Avant-dernière partie (6 ; 11 – 13) : la foule est rassasiée.
- Jésus prit les pains, rendit grâces - eucharistèsas - (Matthieu dit : « il leva les yeux au ciel
et dit la bénédiction » 14 ; 19) et en distribua aux convives…
- Les disciples recueillent 12 couffins avec les morceaux de pain d’orge qui restaient.
- Jésus est mal compris par la foule : il le prennent pour un prophète et il doit s’enfuir pour ne pas être proclamé roi.
Partie centrale (6 ; 10) :
Entre ces deux parties, se trouve le verset-charnière :
« Jésus dit : faites allonger - anapesein - les gens. Il y avait beaucoup d’herbe en cet endroit. Les hommes s’allongèrent donc - anapesan oun andres - au nombre de 5000 ».
Matthieu précise « sans compter les femmes et les enfants » (Mt 14 ; 21).
Cette « première multiplication des pains » est rapportée par les trois Synoptiques et Jean, en une narration
pratiquement semblable.
La « seconde multiplication des pains » n’est rapportée que par Marc (8 ; 1 – 10) et Matthieu (15 ; 32 – 39). Les Disciples
possèdent sept pains et quelques petits poissons. Après le repas, on emporta sept corbeille remplies des morceaux restants;
il y avait environ quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.
Le Seigneur Lui-même fait allusion aux deux multiplications des pains, lorsqu’il parle du « levain des Pharisiens » à ses
disciples (Mt 16 ; 9 – 12).
L'objectif tracé initialement a-t-il été atteint ? ?
Après la péricope qui relate le passage de la Mer de Galilée, nous avons pris connaissance du discours qu'a fait le Christ dans la
synagogue de Capharnaüm. Nous avons découvert la structure symétrique de ce discours, avec une première partie qui montre la foule
qui arrive à Capharnaüm et cherche Jésus, tandis que dans la dernière partie, la foule quitte Jésus et seuls les disciples restent
à Capharnaüm. Nous avons aussi remarqué l'admirable confession de Foi de l'apôtre Pierre. - Dans la deuxième partie du discours, Jésus
s'affirme comme étant le Pain de Vie, descendu du ciel, tandis que dans l'avant-dernière partie, Jésus affirme que celui qui mange
sa chair et boit son sang a la Vie éternelle et ressuscitera au dernier jour. - Ces deux parties sont séparées par un court texte-charnière,
qui nous montre la contestation des Juifs.
Le thème du « Pain » se retrouve dans la péricope qui précède celle de la traversée de
la Mer de Galilée, et qui n'est autre que la multiplication des pains. Nous avons là une symétrie qui est particulièrement claire.
En ce qui concerne le « Nom divin », nous trouvons cet élément essentiel dans le discours dans la synagogue Capharnaüm, où le Christ
affirme : « JE SUIS le Pain de Vie ».
Dans l'épisode de la traversée de la Mer de Galilée, Jésus nous avait défini ce qu'est le Salut :
une nouvelle création, la récapitulation du cosmos. Dans les deux passages que nous venons d'étudier, le Christ nous définit la
façon qui nous est donnée de participer à ce Salut, à cette nouvelle création : nous pouvons le faire sous le mode de l'intégration,
de l'assimilation, comme l'absorbtion d'une nourriture. Le message du Christ n'est pas celui d'un philosophe, qui puisse être compris
uniquement par un mouvement intellectuel. Il s'agit de s'y intégrer, de s'y greffer, d'y mêler notre substance, de la façon la plus
authentique et la plus profonde.