Orthodoxie en Abitibi

Évangile de Jean : Je suis la Résurrection et la Vie

Étude XXIX : Év. de Jean : Je suis la Résurrection et la Vie

- P. Georges Leroy -

Cliquer ci-dessous, pour vous retrouver aux points correspondants du texte :

La Résurrection de Lazare
L'Onction à Béthanie
La rencontre avec la Samaritaine

Quels sont les objectifs que nous nous proposons d'atteindre ?

Dans l'hiver du refus des Juifs par rapport au message du Christ, s'ouvre un rayon de lumière, qui est l'annonce de l'Unité entre le Père et le Fils. Ce refus - au sein du peuple élu - se trouve contrebalancé par l'acte de Foi des Samaritains, eux qui étaient jusqu'à présent exclus et déclarés hérétiques par les juifs.
Ici, nous allons découvrir l'épisode de la résurrection de Lazare, miracle qui a assurément une importance stratégique dans l'évangile de Jean. L'opposition du peuple juif sera toujours aussi déterminée : on voulait lapider Jésus, et l'on voudra même tuer Lazare, à cause de sa notoriété. Mais au milieu de ce conflit, surgira la confession de Foi de Marthe et l'offrande de parfum, de la part de Marie, qui toutes deux, restent parfaitement fidèles à Jésus.


La résurrection de Lazare

Cette péricope (10 ; 40 – 12 ; 11) est clairement délimitée en son début par la phrase : « Et Il s’en alla de nouveau de l’autre côté du Jourdain, là où Jean avait baptisé, et Il y demeura » (10 ; 40).
Elle contient une inclusion qui est le récit de la résurrection de Lazare (11 ;1 – 44), et qui possède sa structure propre.

résurrection de Lazare

Voici le texte (10; 40 - 12; 1) :

10 40 De nouveau il s'en alla au-delà du Jourdain, au lieu où Jean avait d'abord baptisé, et il y demeura.
41 Beaucoup vinrent à lui et disaient : « Jean n'a fait aucun signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci est vrai ».
42 Et là, beaucoup crurent en lui.

11 1 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe.
2 Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; c'était son frère Lazare qui était malade.
3 Les deux sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade.»
4 À cette nouvelle, Jésus dit : « Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle ».
5 Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare.
6 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait ;
7 alors seulement, il dit aux disciples : « Allons de nouveau en Judée ».
8 Ses disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! »
9 Jésus répondit : « N'y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
10 mais s'il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n'est pas en lui ».
11 Il dit cela, et ensuite : « Notre ami Lazare repose, leur dit-il ; mais je vais aller le réveiller ».
12 Les disciples lui dirent : « Seigneur, s'il repose, il sera sauvé. »
13 Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait du repos du sommeil.
14 Alors Jésus leur dit ouvertement : « Lazare est mort,
15 et je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
16 Alors Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
17 A son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà.
18 Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades,

19 et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère.
20 Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».

22 Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera ».
23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera ».
24 « Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
25 Jésus lui dit : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? »
27 Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde ».

28 Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, lui disant en secret : « Le Maître est là et il t'appelle ».
29 Celle-ci, à cette nouvelle, se leva bien vite et alla vers lui.
30 Jésus n'était pas encore arrivé au village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe était venue à sa rencontre.
31 Quand les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient la virent se lever bien vite et sortir, ils la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
32 Arrivée là où était Jésus, Marie, en le voyant, tomba à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! »

33 Lorsqu'il la vit pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla.
34 Il dit : « Où l'avez-vous mis ? » Ils lui dirent : « Seigneur, viens et vois ».
35 Jésus pleura.
36 Les Juifs dirent alors : « Voyez comme il l'aimait ! »
37 Mais quelques-uns d'entre eux dirent : « Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas ? »
38 Alors Jésus, frémissant à nouveau en lui-même, se rend au tombeau. C'était une grotte, avec une pierre placée par-dessus.
39 Jésus dit : « Enlevez la pierre ! » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà : c'est le quatrième jour ».
40 Jésus lui dit : « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? »
41 On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je te rends grâces de m'avoir écouté.
42 Je savais que tu m'écoutes toujours ; mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé ».
43 Cela dit, il s'écria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
44 Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. »

11 45 Beaucoup d'entre les Juifs qui étaient venus auprès de Marie et avaient vu ce qu'il avait fait, crurent en lui.
46 Mais certains s'en furent trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu'avait fait Jésus.
47 Les grands prêtres et les Pharisiens réunirent alors un conseil : « Que faisons-nous ? disaient-ils, cet homme fait beaucoup de signes.
48 Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront et ils supprimeront notre Lieu saint et notre nation».
49 Mais l'un d'entre eux, Caïphe, étant grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n'y entendez rien.
50 Vous ne songez même pas qu'il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière ».
51 Or cela, il ne le dit pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation –
52 et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.
53 Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer.
54 Aussi Jésus cessa de circuler en public parmi les Juifs ; il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjournait avec ses disciples.
55 Or la Pâque des Juifs était proche et beaucoup de gens montèrent de la campagne à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier.
56 Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres, en se tenant dans le Temple : « Qu'en pensez-vous ? qu'il ne viendra pas à la fête ? »
57 Les grands prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres : si quelqu'un savait où il était, il devait l'indiquer, afin qu'on le saisît.

12 1 Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts.
2 On lui fit là un repas. Marthe servait. Lazare était l'un des convives.
3 Alors Marie, prenant une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux ; et la maison s'emplit de la senteur du parfum.
4 Mais Judas l'Iscariote, l'un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit :
5 « Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers qu'on aurait donnés à des pauvres ? »
6 Mais il dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu'on y mettait.
7 Jésus dit alors : « Laisse-la : c'est pour le jour de ma sépulture qu'elle devait garder ce parfum.
8 Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »

12 9 La grande foule des Juifs apprit qu'il était là et ils vinrent, pas seulement pour Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
10 Les grands prêtres décidèrent de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient et croyaient en Jésus.


Première partie (10; 40-42) :

10 40 De nouveau il s'en alla au-delà du Jourdain, au lieu où Jean avait d'abord baptisé, et il y demeura.
41 Beaucoup vinrent à lui et disaient : « Jean n'a fait aucun signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci est vrai ».
42 Et là, beaucoup crurent en lui.

- Beaucoup de gens vinrent à Lui.
- Témoignage de Jean : « tout ce qu’il a dit de celui-ci est vrai ».

beaucoup crurent en lui.

parallèle à : Dernière partie (12; 9-11) :

12 9 La grande foule des Juifs apprit qu'il était là et ils vinrent, pas seulement pour Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
10 Les grands prêtres décidèrent de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient et croyaient en Jésus.

- La grande foule des Juifs apprit qu’il était là.
- Témoignage de Lazare : ils vinrent « non pour Jésus seul, mais aussi pour voir Lazare, qu’Il avait ressuscité des morts » (v. 9).

beaucoup de Juifs quittaient...

Deuxième partie : la résurrection de Lazare (11; 1-44).

Le récit de la résurrection de Lazare possède sa structure propre :

On peut remarquer que le nom de Lazare et celui de Marthe se retrouvent tous deux à sept reprises dans ce texte.

Première partie du récit de la résurrection de Lazare (11; 1-18) :

11 1 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe.
2 Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; c'était son frère Lazare qui était malade.
3 Les deux sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade.»
4 À cette nouvelle, Jésus dit : « Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle ».
5 Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare.
6 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait ;
7 alors seulement, il dit aux disciples : « Allons de nouveau en Judée ».
8 Ses disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! »
9 Jésus répondit : « N'y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
10 mais s'il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n'est pas en lui ».
11 Il dit cela, et ensuite : « Notre ami Lazare repose, leur dit-il ; mais je vais aller le réveiller ».
12 Les disciples lui dirent : « Seigneur, s'il repose, il sera sauvé. »
13 Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait du repos du sommeil.
14 Alors Jésus leur dit ouvertement : « Lazare est mort,
15 et je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
16 Alors Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
17 A son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà.
18 Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades,

Cette partie commence par le verset de mise en situation : « Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie… ».

Verset 2 : « Cette Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfums et Lui essuya les pieds avec ses cheveux ». Voilà qui établit clairement le parallèle avec l’avant-dernière partie de la péricope principale (12 ; 1 – 8) qui est précisément le récit de l’Onction accomplie par Marie.

1) Les versets 3 à 13 nous montrent l’indifférence affichée du Christ, qui passe encore deux jours sans se mettre en route, malgré la supplique de Marthe et de Marie.

{*} Jésus dit : « si quelqu’un marche pendant le jour, il ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde » (11 ; 9).

2) Ils finissent par se mettre en route vers la Judée. Survient le doute de Thomas : il dit aux autres disciples : « allons-y, nous aussi, et mourons avec Lui » (v. 16).

3) Jésus les appelle à la Foi :

Je me réjouis pour vous

parallèle à la dernière partie du récit de la résurrection de Lazare (11; 33-44) :

11 33 Lorsqu'il la vit pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla.
34 Il dit : « Où l'avez-vous mis ? » Ils lui dirent : « Seigneur, viens et vois ».
35 Jésus pleura.
36 Les Juifs dirent alors : « Voyez comme il l'aimait ! »
37 Mais quelques-uns d'entre eux dirent : « Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas ? »
38 Alors Jésus, frémissant à nouveau en lui-même, se rend au tombeau. C'était une grotte, avec une pierre placée par-dessus.
39 Jésus dit : « Enlevez la pierre ! » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà : c'est le quatrième jour ».
40 Jésus lui dit : « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? »
41 On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je te rends grâces de m'avoir écouté.
42 Je savais que tu m'écoutes toujours ; mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé ».
43 Cela dit, il s'écria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
44 Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. »

1) Autant, dans la première partie, Jésus affiche l’indifférence, autant nous constatons l’émotion visible du Christ :

Il fut violemment ému

2) Devant l’ouverture imminente du tombeau de Lazare, s’exprime le doute de Marthe : « Seigneur, il sent déjà : c’est le quatrième jour » (v. 39).

{*} 3) Jésus appelle Marthe à la Foi :

si tu crois

Le cœur du récit (v. 41 – 44) est juxtaposé au texte parallèle de cette dernière partie : c’est à ce point fondamental et essentiel que cet événement ne peut être mis au même niveau que le reste du texte :

Lazare, ici dehors

Comment se fait-il que les Disciples, ayant vu tout cela, apparemment oublièrent tout au moment de la Passion ?
Cela montre qu’il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle. Sans l'Esprit-Saint, il est impossible d’accéder à ce niveau de connaissance. Il fallait la Pentecôte pour que l’ensemble de l’œuvre du Salut apparaisse dans sa plénitude devant les yeux spirituels des Apôtres.

Comment se fait-il que l’épisode de la Résurrection de Lazare ne soit rapportée que par l’Evangéliste Jean ?
Remarquons simplement que la résurrection du fils de la veuve de Naïm n’est rapportée que par Luc (7 ; 11 – 17), et que l’épisode de la résurrection de la fille de Jaïre est rapportée par les trois synoptiques, mais non par Jean (Marc est le seul a transcrire les paroles originales de Jésus : « talitha koum » (5 ; 41)).
Laissons donc aux Évangélistes le soin de choisir les épisodes qui conviennent pour leur exposé de la Foi ; certainement, de nombreux autres épisodes de la vie de Jésus nous restent inconnus, du fait de ne pas avoir été rapporté par un témoin, comme nous le dit le dernier verset de l’Évangile johannique.

Deuxième partie du récit de la résurrection de Lazare (11; 19-21) :

11 19 et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère.
20 Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».

elle partit à sa rencontre

- Marie restait assise dans la maison.

si tu avais été là

parallèle à : l'avant-dernière partie du récit de la résurrection de Lazare (11; 28-32) :

11 28 Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, lui disant en secret : « Le Maître est là et il t'appelle ».
29 Celle-ci, à cette nouvelle, se leva bien vite et alla vers lui.
30 Jésus n'était pas encore arrivé au village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe était venue à sa rencontre.
31 Quand les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient la virent se lever bien vite et sortir, ils la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
32 Arrivée là où était Jésus, Marie, en le voyant, tomba à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! »

- Marthe s’en alla appeler sa sœur Marie.

Marthe, à cette nouvelle... mon frère ne serait pas mort

Partie centrale du récit de la résurrection de Lazare (11; 22- 27) :

22 Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera ».
23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera ».
24 « Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
25 Jésus lui dit : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? »
27 Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde ».

Acte de Foi de Marthe :

« Mais aussi maintenant, je sais que tout ce que Tu demanderas à Dieu, Dieu Te l’accordera ».
Jésus lui dit : « ton frère ressuscitera ».
Marthe Lui dit : « je sais qu’il ressuscitera à la Résurrection au dernier jour ».
Jésus lui dit :

Je suis la Résurrection et la Vie

Le « Oui, Seigneur » et la Confession de Foi de Marthe sont la Nouvelle Annonciation.

la femme dit « Oui » là où Eve avait dit « Non ».
Il s’agit d’un « Oui » qui ouvre la porte au Salut, là où le refus d’Eve avait déclenché l’expulsion du Paradis. Le « Oui » de Marthe rend possible l’irruption de la Vie, ce cette Vie issue du Père, que donne le Fils, et qui ressuscite Lazare.

JE SUIS la Résurrection et la Vie

est le diamant que nous donne le Christ dans cette péricope : c’est la pierre la plus lumineuse et brillante. Par cette Révélation du Nom, le Christ nous donne une Lumière éblouissante, et dissipe l’obscurité de la mort et de la finitude dans lesquelles nous nous débattions jusqu’à présent.

Nous pouvons remarquer que le nom de Marthe figure sept fois dans le récit de la Résurrection de Lazare (11 ; 1 – 5 – 19 – 20 – 21 – 24 – 39). Lazare est cité lui aussi, à sept reprises dans le récit (11 ; 1 – 2 – 5 – 11 – 14 – 17 – 43).


La péricope de la résurrection de Lazare est parallèle à l'avant-dernière partie (12; 1-8), qui est l'Onction à Béthanie :

L'Onction à Béthanie

- Cet épisode est également relaté par Marc et Matthieu -

12 1 Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts.
2 On lui fit là un repas. Marthe servait. Lazare était l'un des convives.
3 Alors Marie, prenant une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux ; et la maison s'emplit de la senteur du parfum.
4 Mais Judas l'Iscariote, l'un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit :
5 « Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers qu'on aurait donnés à des pauvres ? »
6 Mais il dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu'on y mettait.
7 Jésus dit alors : « Laisse-la : c'est pour le jour de ma sépulture qu'elle devait garder ce parfum.
8 Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »

Cette partie s’ouvre sur une précision chronologique : « Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où se trouvait Lazare, qu’Il avait ressuscité des morts ».
Comme dans le récit parallèle de la Résurrection de Lazare, nous retrouvons Marthe et Marie.
Mais nous avons un élément nouveau : « Marie, prenant une livre d’un parfum de vrai nard, très coûteux, en oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux » (12 ; 3).
À ceux qui la critiquaient, Jésus fait une réponse assez mystérieuse :

Laisse-la

Comment ce parfum eût-il pu être gardé, alors qu’il vient d’être répandu, et que la maison vient de « s’emplir de la senteur du parfum » (v. 3) ?
Saint Jean est le seul à nous rapporter cet envahissement de suavité.

(Le Seigneur) nous invite à considérer la maison pleine de la bonne odeur comme image de tout l’univers et de toute la terre, lorsqu’Il dit : Partout où sera proclamé cet Evangile – dans le monde entier (Mt. 26 ; 13) l’odeur du parfum sera diffusée en même temps que l’annonce de l’Evangile.

Grégoire de Nysse – le Cantique des Cantiques, 3ème homélie, coll. Migne, p. 89.

Quel est ce parfum que l’on peut verser sans qu’il soit gaspillé ou perdu ? Quel parfum, une fois répandu, peut être utilisé une nouvelle fois, comme s’il était neuf ? Il s’agit bien de la Bonne Nouvelle qui va surgir, éclatante, après que la « Gloire » eût été révélée, après que la Passion-Résurrection eût été vécue par le Christ. L’Evangile ne s’épuise pas à mesure qu’il est diffusé ; bien au contraire, il se renouvelle chaque jour dans le cœur de celui qui s’ouvre à l'Esprit.

Jean nous dit qu’il s’agissait d’« une livre » de nard authentique. Matthieu et Marc précisent qu’il était contenu dans un « flacon d’albâtre » (Mc. 14 ; 3 // Mt. 26 ; 7). Marie ne brise pas le flacon ; le Corps du Christ ne sera pas brisé lors de la Passion. Mais il ne se corrompra pas, contrairement à ce qui s’était passé pour Lazare, et il donnera à l’humanité le parfum de la divinisation.
Lorsqu’un parfum se diffuse, il nous atteint invisiblement : soudain, nous nous apercevons qu’il est là ; nous le ressentons avec délices. Il en est de même pour la diffusion de l’Évangile : il se répand de proche en proche, et éveille nos yeux spirituels à une réalité qui reste invisible pour les non-croyants.

Notons que l’autre onction, rapportée uniquement par l’Evangéliste Luc (7 ; 36 – 50) rapporte les actions d’une autre femme qui n’est pas nommée, qui était « connue dans la ville comme une pécheresse » (v. 37). Là aussi la femme ouvre un flacon d’albâtre « rempli d’huile parfumée ». Elle oignait les pieds du Christ d’huile parfumée, et les essuyait de ses cheveux. C’était dans la maison du Pharisien Simon, tandis qu’ici, nous sommes « à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux ». Il s’agit d’un autre épisode de la vie du Christ, même si l’homonymie des hôtes et la ressemblance des agissements de ces deux femmes peut faire illusion.

C’est Judas qui critique le geste prophétique de Marie.

Nous avions déjà remarqué l’apparition impromptue de Judas dans le texte évangélique, à la fin de la péricope du Pain de Vie (6 ; 70 – 71) – juste après la Confession de Foi que Pierre fit au nom des Apôtres.

Partie centrale (11; 45-57) La prophétie de Caïphe :

11 45 Beaucoup d'entre les Juifs qui étaient venus auprès de Marie et avaient vu ce qu'il avait fait, crurent en lui.
46 Mais certains s'en furent trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu'avait fait Jésus.
47 Les grands prêtres et les Pharisiens réunirent alors un conseil : « Que faisons-nous ? disaient-ils, cet homme fait beaucoup de signes.
48 Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront et ils supprimeront notre Lieu saint et notre nation».
49 Mais l'un d'entre eux, Caïphe, étant grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n'y entendez rien.
50 Vous ne songez même pas qu'il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière ».
51 Or cela, il ne le dit pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation
52 et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.
53 Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer.
54 Aussi Jésus cessa de circuler en public parmi les Juifs ; il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjournait avec ses disciples.
55 Or la Pâque des Juifs était proche et beaucoup de gens montèrent de la campagne à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier.
56 Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres, en se tenant dans le Temple : « Qu'en pensez-vous ? qu'il ne viendra pas à la fête ? »
57 Les grands prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres : si quelqu'un savait où il était, il devait l'indiquer, afin qu'on le saisît.

Ici, se réalise ce qui est dit dans le Prologue : 1 ; 5 – « la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie ». C’est le jour où le conseil des Grands-Prêtres et des Pharisiens décidèrent de tuer le Fils de l’Homme (11 ; 53).

L’Evangéliste remarque le fait que la parole de Caïphe est une prophétie involontaire.
Les Grands-Prêtres et les Pharisiens veulent sauvegarder leur peuple, en sacrifiant le Christ. Il est vrai que le Christ mourra pour ouvrir la Voie du Salut pour le genre humain. Mais la stratégie politique des Juifs aboutira au contraire du résultat escompté : la ruine de Jérusalem et la dispersion du peuple d’Israël suivra de peu la condamnation à mort du Christ.

Pourtant, au même moment que se réalise l’ultime trahison du peuple élu, le petit reste se constitue : ceux qui croient en Christ, après avoir vu la Résurrection de Lazare. Le Salut est inauguré par la nouvelle Annonciation, la Confession de Foi de Marthe. Cette Confession de Foi vient en écho de la Révélation du Nom donnée par Jésus : JE SUIS la Résurrection et la Vie.

Jésus se retire à Ephraïm. Le Prophète Jérémie nous dit :

Ils étaient partis dans les larmes, dans la consolation je les ramène ; je vais les conduire aux cours d’eau, par un chemin uni où ils ne trébucheront pas. Car Je suis un Père pour Israël, et Ephraïm est mon premier-né (31 ; 9).

L’unique-engendré du Père s’en va vers la ville du premier-né.

L’ensemble de la péricope « JE SUIS la Résurrection et la Vie »
- du chapitre 10, verset 40 au chapitre 12, verset 11 –
est parallèle au Récit de la Samaritaine (4 ; 4 – 38).

Samaritaine

La rencontre avec la Samaritaine

Nous voulons, en rassemblant dans notre prière
- toute l'Histoire du monde,
- toutes les générations qui nous ont précédés,
- tous nos contemporains et tous ceux qui vivront les époques futures ;

nous voulons les rassembler tous au puits de Jacob
pour nous rassasier à cette Source merveilleuse et pour découvrir :

- le Dieu Générateur,
- le Dieu qui est le seul Chemin vers nous-mêmes,
- le Dieu sans Lequel nous ne pouvons nous connaître nous-mêmes, ni exister dans notre véritable dimension,

ce Dieu qui murmure au coeur de chacun ce Secret merveilleux, qui est en nous une Source qui jaillit en Vie éternelle.

Maurice Zundel. Ton Visage, ma Lumière. Ch. II. § 20. éd. Mame. 2015. p. 117.


Voici le texte :

4 4 Or il lui fallait traverser la Samarie.
5 Il arrive donc à une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donnée à son fils Joseph.
6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis près du puits. C'était environ la sixième heure.

4 7 Une femme de Samarie vient pour puiser de l'eau, Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 Ses disciples en effet s'en étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
9 La femme samaritaine lui dit : « Comment ! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine?» (Les Juifs en effet n'ont pas de relations avec les Samaritains.)
10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : "Donne-moi à boire", c'est toi qui l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive. »
11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ?
12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau ;
14 mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle ».
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif et ne vienne plus ici pour puiser ».
16 Il lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici ».
17 La femme lui répondit : « Je n'ai pas de mari ». Jésus lui dit : « Tu as bien fait de dire : "Je n'ai pas de mari",
18 car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu dis vrai ».

4 19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète...
20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites : C'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer ».
21 Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père dans l'Esprit et la Vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père.
2 4Dieu est Esprit, et ceux qui adorent, c'est dans l'Esprit et la Vérité qu'ils doivent adorer ».
25 La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, il nous expliquera tout».
26 Jésus lui dit : « JE SUIS, moi qui te parle.».

4 27 Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils s'étonnaient qu'il parlât à une femme. Pourtant pas un ne dit : « Que cherches-tu ?» ou : « De quoi lui parles-tu ? »
28 La femme alors laissa là sa cruche, courut à la ville et dit aux gens :
29 « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »
30 Ils sortirent de la ville et ils se dirigeaient vers lui.
31 Entre-temps, les disciples le priaient, en disant : « Rabbi, mange ».
32 Mais il leur dit : « J'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas ».
33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
34 Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin.

4 35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et vient la moisson ? Eh bien ! je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs, ils sont blancs pour la moisson.
Déjà 36 le moissonneur reçoit son salaire et récolte du fruit pour la vie éternelle, en sorte que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
37 Car ici se vérifie le dicton : autre est le semeur, autre le moissonneur ;
38 je vous ai envoyés moissonner là où vous ne vous êtes pas fatigués ; d'autres se sont fatigués et vous, vous héritez de leurs fatigues.


Première partie (4; 4-6) :

4 4 Or il lui fallait traverser la Samarie.
5 Il arrive donc à une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donnée à son fils Joseph.
6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis près du puits. C'était environ la sixième heure.

Le premier verset du récit le situe géographiquement : « Il lui (le Christ) fallait traverser la Samarie.

Le Christ et ses disciples...

Quand aux ossements de Joseph que les enfants d’Israël avaient rapportés d’Egypte, on les ensevelit à Sichem dans la parcelle de champ que Jacob avait achetée aux fils de Hamor, père de Sichem, pour la somme de cent pièces d’argent, et qui était devenue héritage des fils de Joseph.

Josué, 24 ; 32.

Saint Etienne cite cet épisode dans le discours qu’il prononça avant son martyre (Actes, 7 ; 16), mais en désignant Abraham comme acheteur de cette terre. – Ainsi donc, Jésus arrive à proximité immédiate de Joseph, celui qui fut vendu par ses frères, connut l’humiliation et la détention, mais qui sauva son peuple de la destruction (Genèse, chapitres 37 à 50). Le rapprochement de Jésus et de Joseph n’est pas fortuit.

Le Christ est fatigué par la marche

parallèle à : Dernière partie (4; 35-38) :

4 35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et vient la moisson ? Eh bien ! je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs, ils sont blancs pour la moisson.
Déjà 36 le moissonneur reçoit son salaire et récolte du fruit pour la vie éternelle, en sorte que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
37 Car ici se vérifie le dicton : autre est le semeur, autre le moissonneur ;
38 je vous ai envoyés moissonner là où vous ne vous êtes pas fatigués ; d'autres se sont fatigués et vous, vous héritez de leurs fatigues.


Parallélisme entre première et dernière partie

Deuxième partie (4; 7-18) :

4 7 Une femme de Samarie vient pour puiser de l'eau, Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 Ses disciples en effet s'en étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
9 La femme samaritaine lui dit : « Comment ! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine?» (Les Juifs en effet n'ont pas de relations avec les Samaritains.)
10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : "Donne-moi à boire", c'est toi qui l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive. »
11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ?
12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau ;
14 mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle ».
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif et ne vienne plus ici pour puiser ».
16 Il lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici ».
17 La femme lui répondit : « Je n'ai pas de mari ». Jésus lui dit : « Tu as bien fait de dire : "Je n'ai pas de mari",
18 car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu dis vrai ».

Le chiffre cinq symbolise la Loi mosaïque, faisant référence aux cinq Livres du Pentateuque, fondements de la Loi. La Samaritaine, en ayant cinq maris, contrevient à cette Loi. Dans les versets 16 et 17, le terme « mari » anèr - andra se retrouve cinq fois...

parallèle à : Avant-dernière partie (4; 27-34) :

4 27 Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils s'étonnaient qu'il parlât à une femme. Pourtant pas un ne dit : « Que cherches-tu ?» ou : « De quoi lui parles-tu ? »
28 La femme alors laissa là sa cruche, courut à la ville et dit aux gens :
29 « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »
30 Ils sortirent de la ville et ils se dirigeaient vers lui.
31 Entre-temps, les disciples le priaient, en disant : « Rabbi, mange ».
32 Mais il leur dit : « J'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas ».
33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
34 Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin.

- La deuxième partie parle de boisson : Jésus dit à la Samaritaine « donne-moi à boire ».
- L’avant-dernière partie parle de nourriture : « j’ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas ».

- Dans la deuxième partie, la Samaritaine fait remarquer au Christ qu’il n’a rien pour puiser ;
- Dans l’avant-dernière partie, la Samaritaine laisse là sa cruche.

- Dans la deuxième partie, l’auteur précise le fait que les Juifs n’ont pas de relation avec les Samaritains ;
- Dans l’avant-dernière partie, les disciples s’étonnent que Jésus parle avec elle.

- Dans la deuxième partie, la femme dit à Jésus « je n’ai pas de mari »
- Dans l’avant-dernière partie, la femme dit aux Samaritains que Jésus lui a dit tout ce qu’elle a fait.

- Dans la deuxième partie, l’eau que le Christ nous donne devient source jaillissante en Vie éternelle ;
- Dans l’avant-dernière partie, la nourriture que le Christ reçoit est de faire la Volonté du Père et d’accomplir son œuvre.


Partie centrale (4; 19-26) :

4 19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète...
20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites : C'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer ».
21 Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père dans l'Esprit et la Vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père.
2 4Dieu est Esprit, et ceux qui adorent, c'est dans l'Esprit et la Vérité qu'ils doivent adorer ».
25 La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, il nous expliquera tout».
26 Jésus lui dit : « JE SUIS, moi qui te parle »

Le Christ donne à la Samaritaine la Révélation du Nom :

Je Suis, Moi qui te parle

Cette Révélation du Nom vient synthétiser l’enseignement sur la Trinité que le Christ donne à la Samaritaine (4; 23-24) :

L’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et Vérité.
Dieu est Esprit,
et ceux qui adorent,
c’est en Esprit et Vérité qu’ils doivent adorer.

Le Père,
le Christ / Vérité
et l’Esprit :
Dieu en trois Personnes.

Pourquoi pouvons-nous affirmer que l’ensemble de la péricope « JE SUIS la Résurrection et la Vie » (10 ; 40 – 12 ; 11) – est parallèle au Récit de la Samaritaine (4 ; 4 – 38) ?

Dans ce dernier récit, Jésus affirme : « l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne (le mont Garizim) ni à Jérusalem que vous adorerez le Père » (4 ; 21). Jésus annonce par cette parole la fin du Culte vétéro-testamentaire dans le Temple de Jérusalem, et par là la fin du rôle messianique d’Israël.

Or le centre de la péricope de « la Résurrection et la Vie » est le refus définitif des Pharisiens et des Grands-Prêtres de reconnaître le Christ comme Messie. La faillite de la vocation messianique d’Israël signifie le transfert de la vocation du Peuple élu aux Gentils, représentés ici par les Samaritains.

Les temples de pierre peuvent maintenant s'écrouler ; ils ne sont plus nécessaires. Les hommes, désormais, sont appelés à découvrir en eux-mêmes le sanctuaire du Dieu vivant. Mais ce sera au prix d'une transformation radicale, d'une nouvelle naissance qui leur permettra d'atteindre enfin leur propre intimité. Cette exigence absolue tire une ligne de séparation indélébile entre toutes les formes de superstition ou de supercherie - et une authentique approche de la Divinité. La religion de l'Esprit, qui s'amorçait déjà chez les grands prophètes de l'Ancien Testament, est définitivement fondée.

Maurice Zundel. Quel homme et quel Dieu ? Éditions Saint-Augustin, 2008. p. 53.


L'objectif tracé initialement a-t-il été atteint ? ?

Nous avons découvert que la Foi de l'être humain contrebalance l'hostilité rencontrée par le Christ. Nous avons pris connaissance d'un nouveau Nom divin : « JE SUIS la Résurrection et la Vie ». La Foi s'exprime par des paroles - celles que dit Marthe - et par le geste: l'offrande de parfum, faite par Marie. L'acte de Foi se produit parmi le peuple élu - dont fait partie la maison de Lazare - et hors du peuple élu, comme nous le voyons pour la Samaritaine.
Assurément, la résurrection de Lazare aurait dû affermir la foi des disciples, qui seront durement éprouvés au moment de la Passion. Mais avant cela, nous y voyons un signe évident de collaboration entre l'être humain et Dieu : Le Christ veut entendre de notre part l'expression de notre Foi, et ensuite, Il donne la Vie issue du Père. Dieu veut que le « Oui » de l'être humain, exprimé par sa Foi, soit le préalable à son action parmi nous.
Dans l'Étude suivante, nous allons analyser des parallèles secondaires, disposés différemment que ceux que nous avons vus jusqu'à présent.

Cette Étude nous permet d'ajouter deux cellules au bas de notre tableau récapitulatif :

La structure de l'Évangile de Jean
- 1 -
Le Prologue : Chapitre 1, versets 1 à 18.
(Péricope 1) Étude 23
- 2 -
Le pôle central de l’Évangile de Jean :
La traversée de la mer :
chapitre 6, versets 16 à 21.
JE SUIS. Ne craignez pas.
(Péricope 12) Étude 24
- 3 -
Et sur l’autre versant :
le Parallèle qui est la Péricope
de la multiplication des pains :
chapitre 6, versets 1 à 15.
(Péricope 11) Étude 25
- 3 -
Sur un versant de l’Évangile, nous avons la
Révélation du Nom divin :
JE SUIS le Pain de Vie :
chapitre 6, versets 22 à 71.
(Péricope 13) Étude 25
- 4 -
Sur l’autre versant, nous avons le récit
de la guérison du paralytique de Béthesda,
chapitre 5 ; versets 1 à 18 (« ne pèche plus »).

Le récit lui-même est suivi d’un
premier texte doctrinal
précisant les relations entre le Père et le Fils :
chapitre 5, versets 19 à 30,

et d’un deuxième texte doctrinal
qui nous parle du
témoignage en faveur du Fils :
celui des « œuvres »,
témoignage qui est plus grand que
celui de Jean-Baptiste :
chapitre 5, versets 31 à 47.
(Péricope 10) Étude 26
- 4 -
Sur un versant de l’Évangile, nous avons la
Révélation du Nom divin :
JE SUIS la Lumière du monde
du chapitre 7 ; 1 au chapitre 8 verset 59.
Jésus à la Fête des Tabernacles :
Discours sur l'Eau vive.

Inclusion de la « Femme adultère »
Chapitre 8, versets 1 à 11.
(Péricope 14) Étude 26
- 5 -
Sur l’autre versant, nous avons le récit
de la guérison du fils du fonctionnaire royal,
chapitre 4 ; versets 46 à 54.
Il s'agit du reflet inversé du récit
de la guérison de l'aveugle-né.
(Péricope 9) Étude 27
- 5 -
Sur un versant de l'Évangile (9; 1 - 10; 21),
nous avons la Révélation des Noms divins :
JE SUIS la Porte / le bon Berger.
Guérison de l'aveugle-né :
chapitre 9, 1 - 38. Le récit lui-même est suivi
d'un TEXTE DOCTRINAL où se trouve l'intitulé
des Noms divins : chapitre 9 ; 39 à 10 ; 21.
Ce texte montre l'exclusivité de la Voie
présentée par le Christ.
(Péricope 15) Étude 27
- 6 -
Sur l’autre versant, nous avons
l'accueil des Samaritains.
(4; 39 - 45)
(Péricope 8) Étude 28
- 6 -
Sur un versant de l'Évangile (10; 22 - 39),
nous avons le Discours de la Dédicace :
Révélation de la consubstantialité
Père / Fils :
Moi et mon Père,
nous sommes UN
.
Divorce entre le peuple d'Israël
et le Messie.
(Péricope 16) Étude 28
- 7 -
Sur l’autre versant, nous avons le récit
de la rencontre avec la Samaritaine.
(4; 4 - 38)
(Péricope 7) Étude 29
- 7 -
Sur un versant de l'Évangile (10; 40, 12; 11),
nous avons l'Onction à Béthanie : 12; 1-8
Judas proteste.
Prophétie involontaire de Caïphe.
Inclusion de la Résurrection de Lazare
11; 1 - 44
JE SUIS la Résurrection et la Vie..
La nouvelle Annonciation ;
Confession de Foi de Marthe.
(Péricope 17) Étude 29

ligne ornementale


T. des Matières

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