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La cohérence du texteQuels sont les objectifs que nous nous proposons d'atteindre ?
Cette Étude vient conclure notre "Commentaire de l'Évangile de Jean". En parallèle au texte que nous avons étudié précédemment, et qui
comprenait les apparitions du Christ ressuscité aux apôtres, nous envisageons maintenant le texte qui se situe tout au début
de l'Évangile de Jean, après le Prologue : ce texte comprend le « témoignage de Jean » le « nouveau nom donné à Pierre »,
et la « rencontre de Jésus avec Nathanaël ».
Il importe de savoir si ce texte est réellement parallèle à la péricope finale de l'Évangile de Jean. Car bien des exégètes
affirment que le texte primitif de l'Évangile de Jean s'arrêtait au chapitre 20, verset 30 - et disent que l'apparition
du Christ ressuscité à ses disciples, au bord du lac de Tibériade, ainsi que ce qui suit - c'est-à-dire l'ensemble du chapitre 21 de
l'Évangile de Jean - serait une addition postérieure, et n'appartiendrait pas au texte primitif de l'Évangile. S'il apparaît que
le texte final de l'Évangile de Jean est parallèle à son commencement, après le Prologue, cela veut dire de toute évidence
que l'ensemble appartient à la rédaction primitive de l'Évangile. C'est la première question que nous allons nous poser.
Nous scruterons les « titres » donnés au Messie, dans cette péricope.
Le « figuier » de Natnanaël alimentera aussi notre réflexion...
Enfin nous retrouverons « deux apôtres », tout comme nous avions « deux apôtres » à la fin de l'Évangile de Jean.
Tout ceci nous permettra de dresser un tableau synoptique de l'ensemble de l'Évangile johannique.
VOIR AU-DELÀ DES APPARENCES (1 ; 19 - 51)
Voici le texte :
1 19 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des
lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
20 Il confessa, il ne nia pas, il confessa : « Je ne suis pas le Christ ».
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21 - « Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » II dit : « Je ne le suis pas. » - « Es-tu le prophète ? » II répondit : « Non ».
22 Ils lui dirent alors : « Qui es-tu, que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ? »
23 - Il déclara : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe,
le prophète ».
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24 On avait envoyé des Pharisiens.
25 Ils lui demandèrent : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ? »
26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas,
27 celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale ».
28 Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.
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29 Le lendemain, il voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.
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30 C'est de Lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce que avant moi Il était.
31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l'eau ».
32 Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur Lui.
33a Et moi, je ne Le connaissais pas,
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33b mais Celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, Celui-là m'avait dit : "Celui sur qui tu verras
l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui qui baptise dans l'Esprit Saint".
34 Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est le Fils de Dieu ».
35 Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples.
36 Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu ».
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37 Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus.
38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils Le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils Lui dirent : « Rabbi - ce qui veut dire
Maître -, où demeures-tu ? »
39 Il leur dit : « Venez et voyez. » Ils vinrent donc et virent où Il demeurait, et ils demeurèrent auprès de Lui ce jour-là.
C'était environ la dixième heure.
1 40 André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.
41 Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » - ce qui veut dire Christ.
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42 Il l'amena à Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t'appelleras Céphas » - ce qui veut dire Pierre.
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43 Le lendemain, Jésus résolut de partir pour la Galilée ; Il rencontre Philippe et lui dit : « Suis-moi! »
44 Philippe était de Bethsaïde, la ville d'André et de Pierre.
45 Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous L'avons trouvé :
Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ».
1 46 Nathanaël lui dit : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe lui dit : « Viens et vois ».
47 Jésus vit Nathanaël venir vers lui et Il dit de lui : « Voici vraiment un Israélite sans détour ».
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48 Nathanaël Lui dit : « D'où me connais-Tu ? » Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous
le figuier, Je t'ai vu ».
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49 Nathanaël reprit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël ».
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50 Jésus lui répondit : « Parce que Je t'ai dit : "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore ».
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51 Et Il lui dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l'homme ».
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Dans notre étude précédente, nous avons étudié le texte des apparitions du Christ ressuscité aux
Disciples (20 ; 19 – 21 ; 25). Comme nous l’avons vu, ce texte comprend quatre unités autonomes :
Première partie : le récit du don de l’Esprit-Saint aux Disciples (20 ; 19 – 23) ;
Deuxième partie : le récit de l’apparition du Christ ressuscité à Thomas (20 ; 24 – 28) ;
Partie centrale : un verset de transition (20 ; 30 - 31) ;
Avant-dernière partie : le récit de l’apparition du Christ ressuscité au bord du Lac de Tibériade, et la pêche
des 153 poissons (21 ; 1 – 14) ;
Dernière partie : le récit concernant la destinée de Pierre et de Jean (21 ; 15 – 24).
Cet ensemble précédent est constitué de plusieurs récits, mais il trouve son unité et sa cohérence du fait qu’il s’agit des
apparitions du Christ ressuscité aux Disciples. Même lorsqu’il s’agit plus spécifiquement de Pierre, il est question de
« paître les brebis », c’est-à-dire de l’Église dans son ensemble ; même lorsqu’il s’agit plus spécifiquement de Jean,
l’Église est désignée par l’allusion : « le bruit se répandit alors parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas ».
Il s’agit toujours de l’apparition du Christ ressuscité aux représentants de l’Église tout entière.
Ici, nous avons un texte (1 ; 19 – 51) qui contient trois récits :
1 ; 19 – 39 : le témoignage de Jean-Baptiste ;
1 ; 40 – 45 : le nouveau nom donné à Pierre ;
1 ; 46 – 51 : la rencontre avec Nathanaël.
Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que les trois récits, du témoignage de Jean-Baptiste, du nouveau nom donné à Pierre et de
la rencontre avec Nathanaël, peuvent être considérés comme une seule unité rédactionnelle ? Qu’ont-ils de commun ?
Les trois récits traitent de la vision :
- Jean-Baptiste voit Jésus venir à lui (v. 29)
- Jean déclara « j’ai vu l’Esprit tel une colombe » (v. 32)
- Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer,
c’est Lui qui baptise dans l’Esprit-Saint » (v. 33)
- Oui, j’ai vu et j’atteste que c’est lui, l’Elu de Dieu (v. 34)
- Fixant les yeux sur Jésus qui passait, il dit : « voici l’Agneau de Dieu » (v. 36)
- Jésus se retourna et vit qu’ils le suivaient (v. 38)
- Venez et voyez, leur dit-il (v. 39)
- Ils allèrent donc et virent où il demeurait (v. 39)
- Jésus le regarda et dit : « tu es Simon, le fils de Jean » (v. 42)
- Viens et vois, lui dit Philippe (v. 46)
- Jésus vit venir Nathanaël (v. 47)
- Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu (v. 48)
- Parce que je t’ai dit « je t’ai vu sous le figuier » tu crois ! (v. 50)
- En vérité, en vérité, je vous le dis : vous verrez le Ciel ouvert (v. 51)
Il s’agit de voir au-delà des apparences :
- Jean-Baptiste voit l’Agneau de Dieu, au-delà de la simple apparence d’un homme qui vient à lui ;
- Jésus regarde Pierre, et voit en lui le Roc de la Foi, au-delà de l’identité extérieure qu’est le nom de Simon, fils de Jean ;
- Jésus voit venir Nathanaël, et voit en lui un « véritable israélite », Lui qui l’avait vu bien avant que ses yeux de chair
puissent le voir. Jésus fait référence à la vision de l’Echelle de Jacob.
Dans la partie parallèle, il s’agit aussi de voir au-delà des apparences :
- Jésus souffle sur ses Disciples l’Esprit-Saint, qui est invisible aux yeux de chair ;
- nous sommes appelés à croire sans avoir vu, au contraire de Thomas ;
- nous sommes appelés à reconnaître Jésus, à dire « c’est le Seigneur ! », au-delà de ce dont nous informent nos yeux de chair.
Le témoignage de Jean-Baptiste :
En écho au récit du don de l’Esprit-Saint aux Disciples, nous nous serions attendus à trouver le
récit de la Théophanie - de l’apparition des trois Personnes divines lors du Baptême de Jésus, des mains de Jean le Précurseur.
Or, l’épisode de la Théophanie est rapporté par les trois Synoptiques (Lc 3 ; 21 – 22 // Mc. 1 ; 9 – 11 // Mt. 3 ; 13 – 17), mais
PAS par Jean ! S’il est bien un épisode qui concorde avec la vision trinitaire de Jean et son insistance sur les relations
existant entre Jésus et son Père, c’est bien celui de la Théophanie.
La présentation de la Colombe de l’Esprit-Saint au-dessus de Jésus, juste au début de sa vie publique, avant même que ne
commence sa prédication, ne cadre pas avec la vision théologique que Jean veut nous faire comprendre. L’Évangile de Jean n’était
certes pas la seule source d’information accessible aux Chrétiens de la première génération. Ils pouvaient entendre dans leur
communauté les récits de Marc, Matthieu et Luc, qui constituaient la substance de leur catéchèse. En omettant le récit de la Théophanie
comme celui de la Cène, Jean ne craignait nullement de priver ses frères dans la Foi d’un élément essentiel.
En tant que point de départ, nous prenons le fait incontestable que le Quatrième Évangile a été composé après les
Synoptiques et le Livre des Actes, qui n'étaient pas inconnus à l'auteur de l'Évangile.
Archimandrite Cassien (Bésobrasoff) La Pentecôte johannique. Imprimeries réunies 1939. p. 35.
C’est un enseignement précis que le Disciple bien-aimé du Christ voulait donner aux initiés. Ceux-ci,
après leur Baptême, avaient accès à la Communion eucharistique ; ils étaient les « gnostiques », les possesseurs de la gnose véritable
telle qu’elle est décrite par saint Irénée. Ils étaient les adeptes de la véritable Philosophie ; ils avaient la connaissance des mystères
ultimes : ils pouvaient entendre la prière eucharistique que le premier célébrant, l’épiscope, proclamait de mémoire, et qui n’était
pratiquement jamais écrite – usage qui se poursuivra jusqu’au quatrième siècle.
Et l’un des thèmes de cet enseignement est la réciprocité de manifestation du Fils et de l’Esprit. Dans leur manifestation aux Disciples
et à chaque croyant, le Fils se retire pour laisser agir l’Esprit « si Je ne pars pas, le Paraclet en viendra pas à vous » (Jn. 16 ; 7),
et l’Esprit-Saint, survenu après que le Christ se soit élevé au Ciel, manifeste le Christ, rend vivante sa Présence dans le cœur
de chaque baptisé : « l’Esprit de Vérité, qui procède du Père, Me (il s’agit du Christ) rendra témoignage » (Jn. 15 ; 26).
Dans cette optique, l’Esprit-Saint ne peut survenir qu’après que le Christ se soit retiré physiquement de cette terre. C’est ce
que saint Jean veut nous faire comprendre.
Ceci dit, lorsque nous examinons de plus près le passage qui relate le témoignage de saint Jean-Baptiste, nous remarquons que le
Précurseur cite explicitement l’épisode de la Théophanie :
1 32 Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur Lui. 33 Et moi, je ne Le connaissais pas, mais Celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, Celui-là m'avait dit : "Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui qui baptise dans l'Esprit Saint." 34 Et moi, j'ai vu et je témoigne que Celui-ci est l'Élu de Dieu ».
Le Christ baptise en l'Esprit-Saint ; c'est le Christ qui souffle l'esprit sur ses Disciples.
Nous pouvons donc affirmer que le récit du don de l’Esprit-Saint aux Disciples à la fin de l’Évangile de Jean, est parallèle à la référence à la Théophanie, qui se trouve à la fin du témoignage de Jean-Baptiste au début du même Évangile.
Le récit de la Théophanie ne pouvait se trouver en cet endroit de l’Evangile de Jean, vu la perspective théologique qu’il a adoptée,
tout comme le récit de l'Ascension, à la fin de l'Évangile, et pour le même motif.
La claire référence à la Théophanie montre le lien qui existe entre ces deux textes : lors de la Théophanie, l’Esprit plane sous forme
de colombe, au-dessus du Verbe du Père – au Cénacle, le Verbe du Père donne l’Esprit aux Disciples.
- Les Disciples étaient assemblés au Cénacle « toutes portes étant closes par crainte des Juifs » (Jn. 20 ; 19).
- Ce sont les Juifs qui envoyèrent des prêtres et des lévites pour interroger le Baptiste.
- Jean-Baptiste répond aux prêtres et aux Lévites « je ne suis pas le Christ » (1 ; 20) - ce n'est pas le Christ qui est présent
en la personne de Jean.
- Les Disciples reconnaissent que c’est bien le Christ qui leur apparaît, car Il leur montre ses mains et son côté (Jn. 20 ; 20).
Jean-Baptiste cite un verset du Prophète Isaïe : « je suis une voix qui crie dans le désert : aplanissez le chemin du Seigneur » (Is. 40 ; 3).
Comme toujours dans l’Évangile de Jean, le contexte d’une citation biblique est éclairant. Voici le passage :
40 1 « CONSOLEZ, ( parakaleite ) CONSOLEZ mon peuple », dit votre Dieu.
2 « Prêtres, parlez au cœur de Jérusalem, consolez-la, car son humiliation est accomplie, son péché est expié ;
elle a reçu de la main du
Seigneur double punition pour tous ses crimes ».
3 Une voix crie : « Préparez dans le désert une route pour le Seigneur.
Tracez droit dans la steppe un chemin pour notre Dieu.
4 Que toute vallée soit comblée, toute montagne et toute colline abaissées,
que tout précipice devienne une plaine et les escarpements
une vallée ;
5 alors la gloire du Seigneur se révélera et toute chair la verra. Car la bouche du Seigneur a parlé ».
6 Une voix ordonne : « Crie ! » et je répondis : « Que crierai-je ? »
- « Toute chair est comme l'herbe et sa délicatesse est celle
de la fleur des champs.
7 L'herbe sèche, la fleur se fane lorsque le souffle du Seigneur passe sur elles. (Oui, le peuple, c'est l'herbe.)
8 L’herbe sèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu demeure toujours ».
9 Monte sur une haute montagne, joyeuse messagère pour Sion.
Élève fortement la voix, joyeuse messagère pour Jérusalem.
Élève la voix
sans crainte, dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ».
10 Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance, son bras lui soumet tout !
Le prix de sa victoire l'accompagne et ses
trophées le précèdent.
11 Tel un BERGER qui fait paître son troupeau, recueille dans son bras les agneaux,
les met sur sa poitrine, conduit au repos les
brebis mères.
Le passage d’Isaïe montre le Christ comme le « bon Berger », selon les paroles de Jésus rapportées
par le saint Évangéliste Jean en 10 ; 11 et 14.
Avant le verset cité par saint Jean-Baptiste, nous trouvons le verbe « consolez » ( parakaleite ) employé à trois reprises.
Or l’Esprit-Saint porte le titre de « Paraclet » ( ho paraklètos ) (Jn. 15 ; 26). C’est l’Esprit-Saint qui « console »
le peuple, le troupeau du Christ.
Le récit du don de l’Esprit-Saint aux Disciples à la fin de l’Évangile trouve un autre parallèle dans la « Consolation » apportée au peuple et à Jérusalem dans la prophétie d’Isaïe, citée par le saint Prophète et Précurseur Jean-Baptiste.
L'apparition du Christ ressuscité à Thomas :
- En Jn. 20 ; 24 - 28, nous lisons le récit de l’apparition du Christ ressuscité à Thomas. Dans cet épisode,
Thomas témoigne de sa Foi en disant : « Mon Seigneur et mon Dieu » (v. 28).
- Lorsque nous regardons la partie correspondante (1 ; 19 – 39) au début de l’Évangile, nous y lisons le témoignage du Baptiste :
« Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ».
Le mot « témoignage » se trouve à trois reprises dans le cours du récit :
1 19 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et
des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
32 Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui.
34 « Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Élu de Dieu ».
Le témoignage de Thomas trouve son parallèle dans le témoignage de Jean-Baptiste.
Le verset central :
La partie centrale (20 ; 30 – 31) du récit des apparitions du Christ ressuscité aux Disciples trouve son parallèle dans la parole de Philippe à Nathanaël (1 ; 45) qui elle-même se trouve dans la partie centrale (1 ; 40 – 45) de la péricope située au début de l’Evangile (1 ; 19 – 51) – partie centrale qui traite du nouveau nom donné à Pierre.
Les deux passages parallèles traitent de la Foi :
20 30 Jésus a accompli en présence des disciples encore bien d’autres signes, qui ne sont pas relatés dans ce livre. 31 Ceux-là l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la Vie en son Nom.
Nous sommes appelés à croire que Jésus est le Christ.
class="agvert">1 45 Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous l'avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ».Philippe croit que Jésus est le Christ, et informe Nathanaël de sa Foi.
L’apparition du Christ ressuscité sur les rives du lac de Tibériade :
À la fin de l’Évangile, nous avons le récit de l’apparition du Christ ressuscité au bord du
Lac de Tibériade, et la pêche des 153 poissons (21 ; 1 – 14) ; le Disciple bien-aimé du Christ reconnaît que c’est Jésus
qui se tient sur le rivage, et dit à Pierre : « c’est le Seigneur ». Pierre, ayant reconnu le Christ, se jette à l’eau ;
les autres Disciples n’osent pas poser de question, car ils ont reconnu que c’était le Seigneur.
Dans le récit de la rencontre avec Nathanaël (1 ; 46 – 51), celui-ci reconnaît le Seigneur, en s’écriant : « Rabbi, Tu es
le Fils de Dieu, Tu es le Roi d’Israël ».
Ces deux récits transmettent le même sens : la reconnaissance du Christ par les Disciples.
La Voie de Pierre et la Voie de Jean :
À la fin de l’Évangile, le Christ révèle la destinée des deux Apôtres Pierre et Jean.
Lors de la rencontre du Christ avec Nathanaël, deux Apôtres interviennent : Philippe et bien sûr, Nathanaël.
Deux apôtres, de part et d'autre.
Un parallélisme relatif au sens du texte :
Nous pouvons constater que tous ces parallèles existent au niveau du sens. Mais nous ne trouvons pas de parallèles textuels évidents.
On peut s'en étonner, lorsque nous avons constaté l'existence de parallèles évidents, comme la multiplication des pains avant la Pâque
(6; 1 - 15) et le discours du Pain de vie (6; 22 - 71) qui encadrent l'épisode de Jésus marchant sur les eaux, au centre de
l'Évangile (6; 16 - 21).
Nous pouvons nous en étonner, après avoir constaté des parallèles textuels, comme l'incitation à ne plus
pécher, lorsque le Christ guérit le paralytique et lorsqu'il pardonna à la femme adultère.
L'acte de Foi des femmes de Béthanie, Marthe et Marie est en parallèle immédiat avec celui de la Samaritaine.
Judas part de nuit de la Cène, tout comme Nicodème vient de nuit aborder Jésus.
Au début de l'Évangile, ces parallèles paraissent nettement moins évidents, bien qu’ils soient tout aussi réels, comme nous venons
de le montrer.
Rappelons-nous qu'il s'agit là d'un enseignement « ésotérique ». Il ne saute pas aux yeux, lorsque on ouvre le texte de
l'Évangile de Jean. Il faut une étude plus approfondie, ou l'enseignement d'un maître, pour s'apercevoir de la présence de
cet autre niveau de compréhension.
La catéchèse se faisait par l'enseignement mémorisé des synoptiques. Après le Baptême, qui constituait l'initiation complète
au Christianisme à l'âge adulte, il était possible de recevoir un enseignement plus poussé, dont nous pensons qu'il s'agissait - dans
les milieux johanniques - de la Révélation du Nom divin, au travers des parallélismes du quatrième Évangile.
S'il s'agissait initialement d'un enseignement « ésotérique », pourquoi le révéler à tout venant dans un écrit ?
Nous pouvons répondre à cela que le rôle que tenait l'arcane dans les premiers siècles, est tenu aujourd'hui par une muraille bien
plus forte qui s'appelle l'indifférence et le matérialisme. Il n'est plus nécessaire de fermer les portes, lors de
l'Oblation eucharistique : l'indifférence et la sécularisation tiennent à l'écart ceux qui ne sont pas dignes des Mystères,
bien plus efficacement que toute interdiction.
Première partie (1 ; 19 – 39) :
Le témoignage de Jean-Baptiste.
Qui es-Tu ? Voici l’Agneau de Dieu.
1 19 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des
lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
20 Il confessa, il ne nia pas, il confessa : « Je ne suis pas le Christ ».
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21 - « Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » II dit : « Je ne le suis pas. » - « Es-tu le prophète ? » II répondit : « Non ».
22 Ils lui dirent alors : « Qui es-tu, que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ? »
23 - Il déclara : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe,
le prophète ».
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24 On avait envoyé des Pharisiens.
25 Ils lui demandèrent : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ? »
26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas,
27 celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale ».
28 Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.
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29 Le lendemain, il voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.
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30 C'est de Lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce que avant moi Il était.
31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l'eau ».
32 Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur Lui.
33a Et moi, je ne Le connaissais pas,
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33b mais Celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, Celui-là m'avait dit : "Celui sur qui tu verras
l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui qui baptise dans l'Esprit Saint".
34 Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est le Fils de Dieu ».
35 Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples.
36 Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu ».
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37 Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus.
38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils Le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils Lui dirent : « Rabbi - ce qui veut dire
Maître -, où demeures-tu ? »
39 Il leur dit : « Venez et voyez. » Ils vinrent donc et virent où Il demeurait, et ils demeurèrent auprès de Lui ce jour-là.
C'était environ la dixième heure.
CETTE PREMIÈRE PARTIE POSSÈDE SA STRUCTURE PROPRE, EN SEPT SEGMENTS :
Cette partie commence par le verset introductif : « Voici quel fut le témoignage 9 hè marturia ) de Jean » (1 ; 19) – et se termine par une précision chronologique : « c’était environ la dixième heure » (1 ; 39).
Première partie (1 ; 19 – 20) :
Qui es-tu ?
1 19 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des
lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
20 Il confessa, il ne nia pas, il confessa : « Je ne suis pas le Christ ».
- Les prêtres et les lévites demandent à Jean-Baptiste : « qui es-tu ? »
- Jean-Baptiste répond : « je ne suis pas le Christ ».
- Les autorités, malgré leur question, ne peuvent découvrir le Christ.
Parallèle à :
Dernière et septième partie (1 ; 37 – 39) :
Que cherchez-vous ?
1 37 Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus.
38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils Le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils Lui dirent : « Rabbi - ce qui veut dire
Maître -, où demeures-tu ? »
39 Il leur dit : « Venez et voyez. » Ils vinrent donc et virent où Il demeurait, et ils demeurèrent auprès de Lui ce jour-là.
C'était environ la dixième heure.
- Jésus demande aux deux disciples : « que cherchez-vous ? »
- Jésus répond aux disciples : venez et voyez ».
- Les disciples, par leur question, découvrent le Christ.
Deuxième partie (1 ; 21 – 23) :
Le Baptiste dit de lui-même : Il est la voix qui crie dans le désert.
1 21 - « Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » II dit : « Je ne le suis pas. » - « Es-tu le prophète ? » II répondit : « Non ».
22 Ils lui dirent alors : « Qui es-tu, que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ? »
23 - Il déclara : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe,
le prophète ».
Jean-Baptiste témoigne du fait qu’il n’est pas le Christ.
Nous avons déjà commenté la citation d’Isaïe.
Parallèle à :
Avant-dernière et sixième partie (1 ; 33b – 36) :
Celui qui a envoyé le Baptiste lui fait dire : Jésus est l’Élu de Dieu, l’Agneau de Dieu.
1 33b mais Celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, Celui-là m'avait dit : "Celui sur qui tu verras
l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui qui baptise dans l'Esprit Saint".
34 Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est le Fils de Dieu ».
35 Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples.
36 Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu ».
Jean-Baptiste dit qu’il a vu et qu’il témoigne du fait que Jésus est le Christ : Il est le Fils de Dieu.
En disant qu’Il est l’Agneau de Dieu, Jean-Baptiste fait référence au Chant du Serviteur d’Isaïe : « affreusement traité,
Il s’humiliait, Il n’ouvrait pas la bouche, comme un agneau conduit à la boucherie, et comme devant les tondeurs une brebis muette,
n’ouvrant pas la bouche » (Is. 53 ; 7).
Troisième partie (1 ; 24 – 28) :
Au milieu des Pharisiens se tient Quelqu’un qu’ils ne connaissent pas.
1 24 On avait envoyé des Pharisiens.
25 Ils lui demandèrent : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ? »
26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas,
27 celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale ».
28 Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.
- Jean baptise dans l’eau
- Celui que « vous ne connaissez pas ».
5 26 Il dresse un signal pour une nation lointaine, il la siffle des extrémités de la terre, et la voici, prompte et
légère, qui arrive.
27 Nul d'entre eux n'est faible ni fatigué, nul ne dort ni ne sommeille, nul n'a son baudrier dénoué de ses hanches, nul n'a
la courroie de ses sandales rompue. (...)
29 Son rugissement est celui d'une lionne, il rugit comme un lionceau, il gronde et saisit sa proie, l'emporte et personne ne la
lui arrache.
30 Grondement contre lui (le peuple d’Israël), ce jour-là, comme le grondement de la mer. On regarde le pays :
ténèbres, angoisse, et il y aura une ténèbre épaisse en leur embarras.
Le Christ est semblable au lion de Juda (Gn. 49 ; 9 - 12, dans les bénédictions de Jacob) :
Juda est un jeune lion ;
De la proie, mon fils, tu es remonté ;
Il s’est accroupi , s’est couché comme un lion,
Comme une lionne : qui le ferait lever ? (..)
Il lave son vêtement dans le vin,
Son habit dans le sang des raisins.
- prophétie de la Passion -
La « courroie de la sandale » fait penser à la prophétie d’Isaïe, qui mentionne également la
figure du lion. Cette figure vient contrebalancer celle de l’Agneau de Dieu. Certes, le Christ est l’Agneau pascal qui s’est
laissé mener à la Croix sans dire un mot – Il est cet Agneau dont aucun os ne fut brisé. Mais d’autre part, l’immobilité,
la défaite et l’impuissance du Christ au Tombeau ne sont qu’apparentes : au Tombeau, le Christ est redoutable comme un
grand fauve assoupi : lorsqu’Il se réveillera, ce sera avec la formidable puissance de la Vie donnée par le Père. D’un coup de croc,
il broiera ses adversaires, selon les mots de Matthieu : «celui qui tombera sur cette Pierre s’y fracassera, et celui sur
qui elle tombera, elle l’écrasera» (Mt. 21 ; 44).
Les Pharisiens demandent au Baptiste pourquoi baptise-t-il ? Ils se voient répondre qu’au milieu d’eux, se tient Quelqu’un
qu’ils ne connaissent pas (Jn. 1 ; 26).
Les Pharisiens qui ne connaissent pas le Christ sont dans cette obscurité qui n’a pas reçu la Lumière, dont parle le Prologue
de l’Évangile de Jean. Dans l’embarras, la perplexité où ils sont en face du Christ, ils sont dans les ténèbres.
Le Précurseur, lorsqu’il voit arriver Jésus, Le voit comme une armée qui accourt et met le siège devant la Jérusalem de l’Ancienne Loi.
Cette armée a un équipement neuf, comme est neuf le message qu’apporte le Christ. Cette armée vaincra l’Ordre ancien qui n’a
pas accueilli l’Orient venant d’En-Haut. Jean-Baptiste perçoit la venue de Jésus auprès de lui, comme le signe avant-coureur de
la défaite de ceux qui préférèrent la ténèbre à la Lumière.
La « courroie des sandales » sera aussi interprétée comme le symbole de l’union de la Divinité (la Personne du Christ) et de
l’humanité (le cuir de la sandale) en Jésus. Personne ne peut dénouer ce lien, car l’unité des deux Natures en la Personne
du Christ est parfaite et indissoluble.
Parallèle à :
Cinquième partie (1 ; 30 – 33a) :
Jean-Baptiste rend témoignage à Quelqu’un qu’auparavant il ne connaissait pas.
1 30 C'est de Lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce que avant moi Il était.
31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l'eau ».
32 Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur Lui.
33a Et moi, je ne Le connaissais pas.
- Jean baptise dans l’eau
- Celui qu’il ne connaissait pas.
Partie centrale (1 ; 29) :
1 29 Le lendemain, il voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.
L’annonce « voici l’Agneau de Dieu » se trouve deux fois dans cette péricope : ici, dans le verset central, et au verset 36. L’annonce de l’Agneau de Dieu qui se trouve au verset 36 ne se retrouve pas dans les versets parallèles à ce passage (v. 21 – 23). Serait-ce une exception à la construction en parallélisme ?
L’appellation « Agneau de Dieu » qui se trouve dans le verset central, constitue le point focal du texte.
Quant à l’appellation « Agneau de Dieu » qui se trouve au verset 36, il s’agit en fait du premier des sept titres qui sont donnés au Christ dans cette péricope, comme nous le verrons ci-dessous. L’emplacement de ce titre ne dépend donc pas du parallélisme textuel.
Nous pouvons remarquer que cette péricope donne les sept titres du Christ :
1) Jésus est l’Agneau de Dieu :
1 35 Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples.
36 Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'agneau de Dieu ».
2) Jésus est Rabbi, Maître :
1 38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui dirent : « Rabbi - ce qui veut dire Maître -, où demeures-tu ? »
3) Jésus est le Messie, le Christ :
1 40 André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.
41 Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » - ce qui veut dire Christ.
4) Jésus est le fils de Joseph :
1 45 Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous l'avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ».
5) Jésus est le Fils de Dieu ;
6) Jésus est le Roi d’Israël :
1 49 Nathanaël reprit : « Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le roi d'Israël ».
7) Jésus est le Fils de l’Homme :
1 50 Jésus lui répondit : « Parce que je t'ai dit : "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore ».
51 Et il lui dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l'Homme ».
Parallèle à
dernière partie (1 ; 46 – 51) :
La rencontre avec Nathanaël.
1 46 Nathanaël lui dit : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe lui dit : « Viens et vois ».
47 Jésus vit Nathanaël venir vers lui et Il dit de lui : « Voici vraiment un Israélite sans détour ».
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48 Nathanaël lui dit : « D'où me connais-Tu ? » Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier,
Je t'ai vu ».
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49 Nathanaël reprit : « Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le roi d'Israël ».
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50 Jésus lui répondit : « Parce que Je t'ai dit : "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore ».
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51 Et il lui dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l'Homme ».
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L’expression « viens et vois » qui se trouve dans cette partie (v. 46) est parallèle au « viens et
vois » de la première partie, au verset 39.
- Jean-Baptiste voit venir Jésus vers lui.
- Jésus voit Nathanaël venir vers Lui.
- Nathanaël demande à Jésus « d’où me connais-tu ? »
- Les Pharisiens demandent à Jean-Baptiste : « Qui es-tu ? »
- Jésus dit à Nathanaël : « quand tu étais sous le figuier, Je t’ai vu »
- Jean-Baptiste dit que quand il baptisait dans l’eau, il a vu l’Esprit demeurer sur le Christ.
CETTE DERNIÈRE PARTIE POSSÈDE SA STRUCTURE PROPRE, EN CINQ SEGMENTS :
Première partie (1 ; 46 – 47) :
1 46 Nathanaël lui dit : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe lui dit : « Viens et vois ».
47 Jésus vit Nathanaël venir vers lui et Il dit de lui : « Voici vraiment un Israélite sans détour ».
Nathanaël pose la question : « de Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Car il sait, en tant qu’Israélite connaissant les Écritures, que le prophète Michée annonce que le Messie naîtra à Bethléem :
Mais toi, Bethléem Ephrata, le moindre des clans de Juda, c’est de toi que naîtra celui qui doit régner
sur Israël ; ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques.
Michée, 5 ; 1.
Parallèle à
Cinquième partie (1 ; 51) :
1 51 Et il lui dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'Homme ».
C’est la réponse à la question de Nathanaël : oui, de Nazareth il sortira non seulement quelque chose de bon, mais le Salut en la Personne du Messie. Le Christ donne l’image du songe de Jacob :
Voilà qu’une échelle était plantée en terre et que son sommet atteignait le Ciel et des Anges de Dieu y montaient
et descendaient.
Gn. 28 ; 12.
Le sommeil de Jacob est l’image Christ au Tombeau. Lors de son immobilité apparente, le Christ annonçait la Résurrection à ceux qui étaient prisonniers de l’Hadès. Ensuite, Il remonta au-travers de toutes les dimensions du réel, jusqu’à la Droite du Père, où Il siège avec notre Nature. Le Christ fit l’ascension de l’Echelle mystique de Jacob, à l’étonnement des Anges, qui se sont exclamés :
Élevez-vous, portes éternelles, car le Roi de gloire entrera. Qui est ce Roi de gloire ? C’est le Seigneur fort
et puissant, le Seigneur, le héros des combats.
Ps. 23 ; 7 - 10.
Le point de départ était un Cosmos figé dans des divisions de toutes sortes, consécutives à la Récapitulation de la Chute. Le point d’aboutissement est la récapitulation de toutes choses dans la dimension nouvelle du Royaume, où règne l’unité, où « le loup habite avec l’agneau » comme le dit le prophète Isaïe (11 ; 6).
Deuxième partie (1 ; 48) :
1 48 Nathanaël lui dit : « D'où me connais-Tu ? » Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, Je t'ai vu ».
Le Christ a vu Nathanaël sous le figuier. On se demande quel peut bien être l’intérêt de ce détail.
Ou s’agirait-il d’impressionner Nathanaël par une clairvoyance qui relève de la prestidigitation ? Cette étrange impression se
fait sentir d’autant plus, avec cette affirmation : « tu verras mieux encore ». Comme si le Christ avait à prouver ses talents…
Les évangélistes Marc (11; 12 - 14, 20 - 24) et Mathieu (21; 18 - 22) relatent l'épisode du figuier maudit. Le Christ, après
avoir vu de loin un figuier, s'en approcha pour voir s'Il y trouverait des fruits. Marc est le seul qui nous donne le détail suivant :
« ce n'était pas le temps des figues ». Selon Mathieu, le figuier fut desséché soudain ; selon Marc, lorsque le Christ et ses Disciples
repassèrent de bonne heure, il virent le figuier desséché depuis la racine.
Le figuier fut interprété comme étant la figure de l'Ancienne Loi, qui produisait les feuilles de ces prescriptions et réglementations,
mais était incapable de produire les fruits de la vie spirituelle et de la charité - comme le montre l'épisode du bon samaritain,
où le lévite passe outre, de crainte de se rendre impur au contact d'un éventuel cadavre.
Cette lecture s'applique facilement à ce passage, où Nathanaël, « un véritable israélite » vit à l'ombre des prescriptions mosaïques.
En découvrant le Christ, il dépassera l'ancienne Loi, et découvrira le culte en Esprit et en Vérité.
Dans l'Ancien Testament « être assis sous la vigne et le figuier » signifiait « mener une vie paisible ». Nous trouvons cette
expression dans la prophétie de Zacharie :
Voici le passage, au chapitre 3, versets 9 - 11, suivant le texte de la Septante :
Écoute donc, Jésus (Josué) le Grand-prêtre ( ho hiereus ho megas ), toi et tes compagnons qui siègent devant toi, car vous êtes des devins, car voici que je
suscite mon Serviteur Soleil Levant ( Anatolèn ). Car la Pierre que j’ai posée devant le visage de Jésus, sur cette unique
Pierre, il y a sept yeux. Voici que je creuserai un trou, dit le Seigneur Tout-Puissant ( Kurios Pantokratôr ), et je chercherai
à tâtons ( psèlaphèsô : tâter dans l'obscurité, chercher à tâtons ) toute iniquité de cette terre en un jour. En ce jour, dit le Seigneur Tout-Puissant, vous vous inviterez l’un l’autre sous
la vigne et sous le figuier.
Ici, la Vigne véritable (Jn. 15 ; 1) voit le futur disciple sous le figuier (Jn. 1 ; 49).
Le passage prophétique de Zacharie est riche de sens :
- Le Christ « cherchera dans l’obscurité » toute iniquité, en allant jusqu’au fond de l’Enfer traquer les Puissances des ténèbres.
Il le fera « en un jour », celui de sa Résurrection.
- Le Christ est cette pierre angulaire, précieuse, fondamentale, sur lesquels se trouvent les yeux de l’omniscience.
- Le Christ est teratoskopos - Celui qui explique les prodiges ( teras-atos : signe extraordinaire, présage, prodige ) : « de
même que Jonas devint un signe pour les Ninivites, ainsi le Fils de l’Homme en sera un pour cette génération », dit Jésus (Lc. 11 ; 30).
- Le Christ est Grand-Prêtre ( ho hiereus ho megas ), « devenu en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec
Dieu un Grand-Prêtre miséricordieux et digne de Foi, pour expier les péchés du peuple (Hb. 2 ; 17).
Zacharie, père de Jean-Baptiste, accorde au Christ le titre de « Soleil levant » (Lc. 1 ; 78). Dans le texte hébreu, c’est le terme « Germe »
qui apparaît, au lieu de « Soleil levant ».
Il est intéressant de constater que quelqu'un d'aussi authentiquement « juif » que Zacharie, père de Jean-Baptiste,
utilisa un terme ( Anatolè ) qui n'appartient qu'à la Septante, le texte grec des Ecritures vétéro-testamentaires.
On peut penser que
le texte de la Septante utilisa une version du texte hébreu qui était encore accessible dans les milieux proches du Temple, où vivait
Zacharie. Les exégètes contemporains diront assurément que tout cela provient de l'invention de l'évangéliste Luc, influencé par le
milieu helléniste. Mais il est trop facile d’attribuer à la créativité d’un rédacteur tel détail textuel gênant.
L'utilisation par Zacharie
du terme « Anatolè » - « Soleil levant » montre que les frontières entre les milieux juifs et hellénistes étaient loin d'être aussi étanches
qu'on aurait tendance à le penser.
Tant que nous intéressons aux figuiers, notons – à titre documentaire - un passage vétéro-testamentaire qui est assez curieux, même s'il
n'a vraiment aucun rapport avec le passage johannique que nous commentons…
Au huitième chapitre du Livre des Juges, nous avons
l'apologue de Yotam (8; 7 - 15). Ce texte met en scène des arbres qui veulent se désigner un roi. À cette suggestion, le figuier
répondit : « faudra-t-il que je renonce à ma douceur et à mon excellent fruit, pour aller me balancer au-dessus des arbres ? »
Finalement, tous les autres répondirent négativement à la proposition de devenir roi, sauf le buisson d'épines ! Ce dernier
accepta de régner sur les autres. Cet apologue montre la méfiance qu'éprouvaient les milieux prophétiques du Royaume du Nord envers la
monarchie, et plus largement, l’avertissement que donnent les Ecritures au peuple élu, lorsqu’il éprouvait la tentation d’être un
peuple « comme les autres », se confiant davantage en son propre poids politique qu’en l’intervention divine.
Cet apologue montre que
l'on peut parfois faire de distrayantes promenades parmi les Écritures !
Revenons à notre texte.
Lorsqu'on parle de figuier, l'on se souvient de ce détail de la Genèse (3; 7) : après qu'Adam et Eve eussent mangé du Fruit de la Connaissance,
« leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et il connurent qu'ils étaient nus ; il cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes ».
Cela, ils le firent eux-mêmes ; Dieu n'est pour rien dans cet accoutrement. - Un peu plus loin, il est écrit : « le Seigneur Dieu fit
à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit » (3; 21). Il s'agit de la condition corporelle, telle que nous
la connaissons.
Le figuier de Nathanaël ferait-il allusion à cet épisode de la Genèse ? Nous ne le pensons pas. Les « feuilles de figuier »
dont s'affublèrent Adam et Ève, figure de toute l'humanité déchue, sont le signe du changement de relation qui régna entre
les humains, à partir du moment où ceux-ci refusèrent de participer au Projet divin. Désormais, les relations humaines seront
marquées par des luttes de pouvoir, par tout le jeu de la séduction et par la défiance, voire la peur mutuelles. Le Créateur
n'est pour rien, dans ces « feuilles de figuier » que les êtres humains se tressèrent eux-mêmes. Par contre, c'est bien le
Créateur qui revêtit de « tuniques de peau » cette humanité qui nous représente.
Ces « tuniques de peau » sont un signe de bénédiction et de protection de la part de Dieu envers les êtres humains. Même si ces
« tuniques de peau » sont désormais marquées par la mortalité, la maladie, les limitations de toutes sortes, elles n'en demeurent
pas moins une bénédiction et un signe de la bienveillance divine. Nous avons un corps que nous envient les Anges; nous sommes des
êtres dont la Nature est partagée par la deuxième Personne de la Trinité, venue vivre sur cette terre de la même vie que nous.
Dans son Histoire, le Christianisme embarqua un « passager clandestin » que fut l’influence stoïcienne. Selon cette optique,
le but du Christianisme serait de nous faire devenir des pur « intellects ». Ce but étant atteint, nous vivrions dans un corps
comme n'en ayant pas. La mort nous débarrasserait enfin de ce lourd carcan, sans toucher à l'âme. Celle-ci étant immortelle,
passerait inchangée au travers de la mort, et continuerait éternellement son existence en l'au-delà. Enfin incorporels, nous
irions rejoindre les Incorporels : les Anges et Dieu. Au cours de la vie sur Terre, la pratique du Christianisme se résumerait
à de l'ascèse : toute la question serait de minimiser la présence de notre corps afin d'arriver au but, qui est d'être un pur intellect.
Il est inutile de dire à quel point une telle conception a pu influencer les milieux monastiques.
Tout ceci n'a rien de commun avec le Christianisme. On se demande bien, suivant cette perspective, pourquoi Dieu se serait-Il incarné ?
Et l'on comprend encore moins pourquoi aurait-Il pris la peine de ressusciter, en s’encombrant d’un corps : dans cette perspective,
une simple apparition aurait été suffisante. Les sacrements seraient vidés de leur sens ; la matière n'y figurant qu'à l'état
d'aide-mémoire. L'au-delà est présenté comme un état limité dans le futur : pour le moment, nous ne traînons avec ce corps, en
aspirant à en être débarrassé. Il ne s'agit pas du Royaume décrit par l'Évangile, qui sous-tend notre réalité actuelle et
qui a été inauguré dès le Baptême du Christ.
Le Christianisme est une religion de la matière : Dieu est devenu matière en s'incarnant. Le Christ a assumé la totalité
de notre réalité humaine : corps, âme et esprit. La matière illuminée par l’Esprit, est un puissant levier qui concourt à
notre participation à Dieu : nous sommes baptisé dans l'eau, et c'est en consommant le pain et le vin consacré que nous
communions au Corps et au Sang du Christ. C'est l'ensemble de notre être - corps âme et esprit - qui est appelé à être
transfiguré par les Energies divines. C'est ce corps devenu transparent et lumineux, indissolublement uni à l'intégralité
de notre Personne, qui se tiendra debout lors de la Résurrection et participera au Royaume éternel du Christ.
C’est l’être humain tout entier qui est saisi dans la dynamique de la Vie en Christ, et non pas seulement une partie
de celui-ci – son âme. Si le Christianisme se réduit à n’être plus qu’une « religion de l’âme », le grand projet de prise en charge
de la matière afin de la rendre transparente aux Énergies divines est abandonné. Le Christianisme renonce par là même à l’exploit
grandiose de saisir le Cosmos tout entier pour l’imprégner de la Lumière divine. Le Christianisme renonce au grand projet de changer
la nature même de la matière : de la métamorphoser, obscure et inerte qu’elle était, en un cristal resplendissant de la
Lumière qui vient de Dieu.
Au lieu de cette vision cosmique de l’œuvre divino-humaine, le Christianisme n’est plus qu’une religion étriquée qui n’a d’autre
langage que le refus, qui n’a qu’une seule voie à proposer, celle d’un ascétisme stérile et destructeur. Etant devenu a-cosmique,
ne s’intéressant plus qu’à une fraction de l’être humain, ce Christianisme perd de sa fécondité et de son enracinement. Ensuite
survient la grande vague de la sécularisation de la fin du vingtième siècle, et cette religion affaiblie du fait qu’elle a perdu
la plus grande partie de son sens, se laisse emporter sans résistance : un arbre dont on a coupé les racines tombe au premier
souffle de vent.
Parallèle à
Quatrième partie (1 ; 50) :
1 50 Jésus lui répondit : « Parce que Je t'ai dit : "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore ».
Nathanaël « verra mieux encore » car il pourra voir la réalisation de la prophétie de l’échelle de Jacob, dans la Résurrection et l’Ascension du Christ.
Troisième partie (1 ; 49)
partie centrale de ce segment de texte :
1 49 Nathanaël reprit : « Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le roi d'Israël ».
Nathanaël confesse sa Foi en le Christ.
Partie centrale (1 ; 40 - 45)
1 40 André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.
41 Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » - ce qui veut dire Christ.
42 Il l'amena à Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, le fils de Jean; tu t'appelleras Céphas » - ce qui veut dire Pierre.
43 Le lendemain, Jésus résolut de partir pour la Galilée; Il rencontre Philippe et lui dit : « Suis-moi ! »
44 Philippe était de Bethsaïde, la ville d'André et de Pierre.
45 Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous L'avons trouvé :
Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ».
CETTE DERNIÈRE PARTIE POSSÈDE SA STRUCTURE PROPRE, EN TROIS SEGMENTS :
Première partie (1 ; 40 – 41) :
1 40 André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.
41 Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » - ce qui veut dire Christ.
André trouve son frère Simon-Pierre et lui dit : nous avons trouvé le Messie.
Parallèle à
Dernière partie (1 ; 43 - 45) :
43 Le lendemain, Jésus résolut de partir pour la Galilée; Il rencontre Philippe et lui dit : « Suis-moi ! »
44 Philippe était de Bethsaïde, la ville d'André et de Pierre.
45 Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous L'avons trouvé :
Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ».
Philippe trouve Nathanaël et lui dit : nous avons trouvé Celui dont Moïse a écrit dans la Loi.
Partie centrale (1 ; 42) :
1 42 Il l'amena à Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, le fils de Jean; tu t'appelleras Céphas » - ce qui veut dire Pierre.
Jésus donne à Simon le nom de Pierre. Dieu a changé le nom d’Abram en Abraham (Gn. 17 ; 5) ;
de Saraï, la femme d’Abraham, en Sara (Gn. 17 ; 15) ; de Jacob en Israël (Gn. 32 ; 29). Par là, Dieu
signifie qu’Il prend possession de leur vie. Il en est de même pour Pierre.
Dans le deuxième livre des Rois, nous avons deux exemples de changement de nom, par lesquels un souverain affirme sa suzeraineté
sur son vassal : « Le Pharaon Néko établit comme roi Elyaqim, fils de Josias, à la place de son père Josias, et il changea son nom
en celui de Joiaqim » (2 Rois, 23 ; 34). « Le roi de Babylone établit roi à la place de Joiakîn son oncle Nettanya,
dont il changea le nom en celui de Sédécias » (2 Rois, 24 ; 17).
Il nous est maintenant possible de dresser le tableau synoptique de l'ensemble de l'Évangile de Jean. Du premier coup d'oeil apparaît la structure du texte, bâti de façon concentrique autour de la douzième péricope. Le Prologue, quant à lui, n'a pas de parallèle, car il est lui-même la clé de compréhension de l'ensemble.
L'objectif tracé initialement a-t-il été atteint ? ?
Nous avons établi l'existence du parallélisme de la péricope que nous venons d'étudier - avec le texte correspondant, situé à
la fin de l'Évangile de Jean. L'Évangile de Jean, tel qu'il existe aujourd'hui, et le fruit de la rédaction primitive du texte,
rédigée par l'auteur, car les parallélismes couvrent l'Évangile du début à la fin du texte, à l'exception du Prologue. Le texte
de l'Évangile de Jean est donc syntaxiquement cohérent du début à la fin. - Nous avons remarqué le fait le fait que, en ce qui concerne
la péricope initiale et finale de l'Évangile, le parallélisme qui apparaît est un parallélisme de sens, plutôt qu'un parallélisme
textuel. Nous nous sommes aperçus qu'un parallélisme textuel serait trop explicite, vu l'« arcane » qu'il était nécessaire de garder,
afin de ne pas diffuser le Message en des esprits qui n'en auraient pas fait bon usage. « Voir au-delà des apparences » s'est
révélé être le thème central du témoignage de saint Jean-Baptiste, au début de l'Évangile. Saint Jean-Baptiste voit en l'homme
qui s'approche, l'Agneau de Dieu. De même, à la fin de l'Évangile, une béatitude nous est adressée spécialement : « bienheureux
ceux qui croient sans avoir vu » ; bienheureux ceux qui voient au-delà des apparences. Nathanaël voit en le Christ, le Fils de
Dieu, et confesse sa Foi. Pierre voit son nom changé de Simon en Céphas, car il s'agit pour chacun, à partir du moment où s'opère
le déclenchement de la Foi, de devenir un être nouveau. - Tout au long de nos « Études », nous avons eu l'occasion de nous extasier
devant la prodigieuse richesse de sens du texte de l'Évangile de Jean. À notre avis, c'est le signe le plus évident de l'inspiration
divine de ce texte. Rien que le fait de le lire et de s'en imprégner irrigue de paix et de joie notre être tout entier. Certes,
dans notre « Commentaire » nous n'avons pas épuisé la richesse de sens de ce texte fondamental. Mais nous avons au moins
effleuré ce que Dieu veut nous y faire comprendre. Maintenant, c'est à nous d'agir, de devenir nous-mêmes lumineux, et de
faire rayonner sur autrui la splendeur de l'amour divin.
Cette Étude est résumée en la cellule en bas à gauche - au niveau 12, dans notre tableau récapitulatif, qui est désormais complet :
- 1 - Le Prologue : Chapitre 1, versets 1 à 18. (Péricope 1) Étude 23 |
|
- 2 - Le pôle central de l’Évangile de Jean : La traversée de la mer : chapitre 6, versets 16 à 21. JE SUIS. Ne craignez pas. (Péricope 12) Étude 24 |
|
- 3 - Et sur l’autre versant : le Parallèle qui est la Péricope de la multiplication des pains : chapitre 6, versets 1 à 15. (Péricope 11) Étude 25 |
- 3 - Sur un versant de l’Évangile, nous avons la Révélation du Nom divin : JE SUIS le Pain de Vie : chapitre 6, versets 22 à 51. (Péricope 13) Étude 25 |
- 4 - Sur l’autre versant, nous avons le récit de la guérison du paralytique de Béthesda, chapitre 5 ; versets 1 à 18 (« ne pèche plus »). Le récit lui-même est suivi d’un premier texte doctrinal précisant les relations entre le Père et le Fils : chapitre 5, versets 19 à 30, et d’un deuxième texte doctrinal qui nous parle du témoignage en faveur du Fils : celui des « œuvres », témoignage qui est plus grand que celui de Jean-Baptiste : chapitre 5, versets 31 à 47. (Péricope 10) Étude 26 |
- 4 - Sur un versant de l’Évangile, nous avons la Révélation du Nom divin : JE SUIS la Lumière du monde du chapitre 7 ; 1 au chapitre 8 verset 59. Jésus à la Fête des Tabernacles : Discours sur l'Eau vive. Inclusion de la « Femme adultère » Chapitre 8, versets 1 à 11. (Péricope 14) Étude 26 |
- 5 - Sur l’autre versant, nous avons le récit de la guérison du fils du fonctionnaire royal, chapitre 4 ; versets 46 à 54. Il s'agit du reflet inversé du récit de la guérison de l'aveugle-né. (Péricope 9) Étude 27 |
- 5 - Sur un versant de l'Évangile (9; 1 - 10; 21), nous avons la Révélation des Noms divins : JE SUIS la Porte / le bon Berger. Guérison de l'aveugle-né : chapitre 9, 1 - 38. Le récit lui-même est suivi d'un TEXTE DOCTRINAL où se trouve l'intitulé des Noms divins : chapitre 9 ; 39 à 10 ; 21. Ce texte montre l'exclusivité de la Voie présentée par le Christ. (Péricope 15) Étude 27 |
- 6 - Sur l’autre versant, nous avons l'accueil des Samaritains. (Péricope 8) Étude 28 |
- 6 - Sur un versant de l'Évangile (10; 22 - 39), nous avons le Discours de la Dédicace : Révélation de la consubstantialité Père / Fils : Moi et mon Père, nous sommes UN. Divorce entre le peuple d'Israël et le Messie. (Péricope 16) Étude 28 |
- 7 - Sur l’autre versant, nous avons le récit de la rencontre avec la Samaritaine. (4; 4 - 38) (Péricope 7) Étude 29 |
- 7 - Sur un versant de l'Évangile (10; 40, 12; 11), nous avons l'Onction à Béthanie : 12; 1-8 Judas proteste. Prophétie involontaire de Caïphe. Inclusion de la Résurrection de Lazare 11; 1 - 44 JE SUIS la Résurrection et la Vie.. La nouvelle Annonciation ; Confession de Foi de Marthe. (Péricope 17) Étude 29 |
- 8 - Sur l’autre versant (3; 22 - 4; 3) : la joie de l'Ami de l'Époux. Second témoignage de Jean-Baptiste (Péricope 6) Étude 31 |
- 8 - Sur un versant de l'Évangile (12; 12 - 50) : Je L'ai glorifié, et Je Le glorifierai à nouveau. Entrée à Jérusalem. Jugement du monde. Incrédulité des Juifs. (Péricope 18) Étude 31 |
- 9 - Sur l’autre versant (3; 1 - 21) : l'entretien avec Nicodème. (Péricope 5) Étude 32 |
- 9 - Sur un versant de l'Évangile, nous avons un polyptique, avec cinq volets ou panneaux : (13; 1 - 17; 26) : PREMIER VOLET : (13 ; 1 – 30) Récit du lavement des pieds Je vous le dis, avant que cela n’arrive, afin que vous croyez quand cela arrivera que JE SUIS (13 ; 19) DEUXIÈME VOLET : (13 ; 31 – 14 ; 31) Le Nouveau Commandement et l’annonce de l’envoi du Paraclet Là où JE SUIS, vous aussi, vous serez. JE SUIS la Voie et la Vérité et la Vie TROISIÈME VOLET : (15 ; 1 – 25) La Vigne véritable JE SUIS la Vigne véritable, et mon Père est le Vigneron. QUATRIEME VOLET : (15 ; 26 – 16 ; 33) Le départ du Christ et l’envoi du Paraclet Le Christ enverra le Paraclet, l'Esprit qui procède du Père; la tristesse se changera en joie, que nul ne pourra ravir CINQUIÈME VOLET : (17 ; 1 – 26) La prière de Jésus au Père, pour les Disciples L'Heure est venue, de la glorification du Fils; le Christ nous a révélé le Nom du Père. (Péricope 19) Étude 33 |
- 10 - Sur l’autre versant (2; 13 - 25) : Jésus chasse les marchands du Temple. Détruisez ce sanctuaire ; en trois jours Je le rebâtirai LE TEMPLE DU CORPS (Péricope 4) Étude 35 |
- 10 - Sur un versant de l'Évangile, nous avons un polyptique, avec cinq volets ou panneaux : PREMIER VOLET : (18 ; 1 – 12) JE SUIS au Jardin des Oliviers La trahison de Judas DEUXIÈME VOLET : (18 ; 13 – 27) L'Anti-Nom pour le peuple qui trahit La comparution devant le Grand-Prêtre La messianité de Jésus TROISIÈME VOLET : (18 ; 28 – 19 ; 16a La comparution devant Pilate QUATRIEME VOLET : (19 ; 16b – 30) Le sacrifice ultime La remise de l'Esprit CINQUIÈME VOLET : (19 ; 31 – 42) La descente de Croix Témoignage de Jean l'Évangéliste. (Péricope 20) Étude 34 |
- 11 - Sur l’autre versant (2; 1 - 12) : Les Noces de Cana La Nouvelle annoncée aux petits. (Péricope 3) Étude 37 |
- 11 - Sur un versant de l'Évangile, nous avons le Récit du Tombeau vide : (20 ; 1 – 18) Apparition du Christ ressuscité à Marie de Magdala (Péricope 21) Étude 36 |
- 12 - Sur l’autre versant : (1 ; 19 - 51) Voir au-delà des apparences 1 ; 19 - 39 : Jean-Baptiste voit Jésus et l'Esprit. Le témoignage de Jean-Baptiste 1 ; 40 - 45 : Jésus regarde Pierre Le nouveau nom donné à Pierre 1 ; 46 - 51 : Jésus voit Nathanaël La rencontre avec Nathanaël (Péricope 2) Étude 39 |
- 12 - Sur un versant de l'Évangile, nous avons un texte (20;19 - 21;25) en 4 unités autonomes : PREMIÈRE PARTIE : (20 ; 19 – 23) Le Don de l'Esprit-Saint aux Disciples DEUXIÈME PARTIE : (20 ; 24 – 28) L'apparition du Christ ressuscité à Thomas PARTIE CENTRALE : (20 ; 31) verset de transition TROISIÈME PARTIE : (21 ; 1 – 14) Apparition au Lac de Tibériade QUATRIEME PARTIE : (21 ; 15 – 25) La destinée de Pierre et Jean (Péricope 22) Étude 38 |