Étude XLIV : La Première Épître de Jean - troisième diptyque

- P. Georges Leroy -

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Quel est l'objectif que nous nous proposons d'atteindre ?



À présent, nous allons nous efforcer de déterminer l'emplacement des textes du troisième diptyque, ainsi que d'en discerner la structure et la signification.

Le Troisième Diptyque : Dieu est plus grand que notre coeur.

(A) Premier volet : Le commandement et les oeuvres
(3 ; 11 - 23)

La structure de ce volet est très spécifique, tout en rappelant celle du deuxième volet du deuxième diptyque, que nous avons examiné dans l'Étude précédente :

1) Nous avons LE VERSET INITIAL ET LE VERSET FINAL (1 // 8) ;

2) nous avons ensuite LE DEUXIÈME ET TROISIÈME VERSET, qui sont respectivement parallèles terme à terme à L'AVANT-DERNIER ET L'ANTÉ-PÉNULTIÈME VERSET de ce texte (2 // 6 et 3 // 7) ;

3) et enfin, nous avons DEUX VERSETS CENTRAUX parallèles (4 // 5).

Les limites du texte sont constituées par les expressions :
« Le message ... est que nous nous aimions les uns les autres » / « son commandement ... que nous nous aimions les uns les autres » (3 ; 11 // 3 ; 23).

Voici le texte :

- 1 -

3 ; 11 Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement : c'est que nous nous aimions les uns les autres,
12a non point comme Caïn, qui, étant du Mauvais, égorgea son frère.

- 2 -

3 ; 12b - 14 Et pourquoi l'égorgea-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes.
13 Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.
14 Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas le frère demeure dans la mort.

- 3 -

3 ; 15 Tout homme qui hait son frère est un homicide ; or vous savez que tout homicide n'a pas la vie éternelle demeurant en lui.

- 4 -

3 ; 16a À ceci nous avons connu l'Amour : Celui-là a déposé sa vie pour nous.

- 5 -

3 ; 16b Et nous aussi, nous devons déposer notre vie pour nos frères.

- 6 -

3 ; 17 Si quelqu'un, jouissant des vivres de ce monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ?
18 Petits enfants, n'aimons pas de parole et de langue, mais en action et en vérité.
19 À cela nous saurons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur.

- 7 -

3 ; 20 Car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît tout.
21 Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons pleine assurance devant Dieu :
22 quoi que nous lui demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.

- 8 -

3 ; 23 Or voici son commandement : que nous croyions au Nom de son Fils Jésus Christ et nous nous aimions les uns les autres comme il nous en a donné le commandement.

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Première partie : 3 ; 11 - 12a.

3 ; 11 Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement : c'est que nous nous aimions les uns les autres,
12a non point comme Caïn, qui, étant du Mauvais, égorgea son frère.

« Dès l'origine, ce fut un homicide » Jn. 8 ; 44.

Parallèle à :

Huitième et dernière partie : 3 ; 23.

3 ; 23 Or voici son commandement : que nous croyions au Nom de son Fils Jésus Christ et nous nous aimions les uns les autres comme il nous en a donné le commandement.

Le message qui a été entendu dès le commencement - ap' archès - dès le Principe - nous apparaît sous forme d'un commandement fondamental : s'aimer les uns les autres.

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Deuxième partie : 3 ; 12b - 14.

3 ; 12b - 14 Et pourquoi l'égorgea-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes.
13 Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.
14 Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas le frère demeure dans la mort.

Les œuvres de Caïn étaient mauvaises, et elles sont accompagnées de la haine, de la part du monde ; les œuvres de ceux qui suivent le Christ sont bonnes, car ils s'aiment mutuellement.

« Si le monde vous hait, sachez qu'il M'a haï avant vous » Jn. 15 ; 18.

Parallèle à :

Sixième partie : 3 ; 17 - 19.

3 ; 17 Si quelqu'un, jouissant des vivres de ce monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ?
18 Petits enfants, n'aimons pas de parole et de langue, mais en action et en vérité.
19 À cela nous saurons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur.

Les œuvres de Caïn sont mauvaises, car elles consistent à ne pas faire miséricorde à autrui.
Les œuvres de ceux qui suivent le Christ sont bonnes, car elles s'effectuent en action et en vérité.

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Troisième partie : 3 ; 15.

3 ; 15 Tout homme qui hait son frère est un homicide ; or vous savez que tout homicide n'a pas la vie éternelle demeurant en lui.

La haine équivaut à un meurtre. Et le résultat d'un meurtre est la privation de la vie éternelle.

Parallèle à :

Septième partie : 3 ; 20 - 22.

3 ; 20 Car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît tout.
21 Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons pleine assurance devant Dieu :
22 quoi que nous lui demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.

Celui qui garde les commandements et fait ce qui plaît à Dieu, ne peut se condamner lui-même. C'est Dieu qui connaît notre coeur, et nous pouvons nous tenir devant Lui, sans culpabilité.

« L'homme qui hait son frère est un homicide » s'oppose à : « Nous faisons ce qui est agréable à Ses yeux ».

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Quatrième partie : 3 ; 16a.

- 4 -

3 ; 16a À ceci nous avons connu l'Amour : Celui-là a déposé sa vie pour nous.

Littéralement : le Christ a « déposé » sa vie pour nous ; Il a assumé volontairement sa mort - comme il est dit dans l'Évangile : « le bon Berger dépose sa vie pour les brebis » Jn. 10 ; 11.

Parallèle à :

Cinquième partie : 3 ; 16b.

3 ; 16b Et nous aussi, nous devons déposer notre vie pour nos frères.

« Il n'est pas de plus grand amour, que quelqu'un qui dépose sa vie pour ses amis » Jn. 15 ; 13.

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Le Troisième Dyptique : Dieu est Amour.

(B) Deuxième volet : Le discernement des esprits (3 ; 24 - 4 ;13)

Voici le texte :

- 1 -

3 ; 24 Et celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui : à ceci nous savons qu'Il demeure en nous : à l'Esprit qu'il nous a donné.

- 2 -

4 ; 1 Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s'ils viennent de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont venus dans le monde.
2 En ceci reconnaissez l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chair est de Dieu ;
3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; c'est là l'esprit de l'Antichrist. Vous avez entendu dire qu'il allait venir ; eh bien ! Maintenant, il est déjà dans le monde.
4 Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu et vous les avez vaincus. Car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.
5 Eux, ils sont du monde ; c'est pourquoi ils parlent d'après le monde et le monde les écoute.
6 Nous, nous sommes de Dieu. Qui connaît Dieu nous écoute, qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas. C'est à quoi nous reconnaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur.

- 3 -

4 ; 7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.

- 4 -

4 ; 8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour.

- 5 -

4 ; 9 En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui.
10 En ceci consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés.
11 Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
12 Dieu, personne ne L'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli.

- 6 -

4 ; 13 À ceci nous connaissons que nous demeurons en Lui et Lui en nous : Il nous a donné de son Esprit.

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Les limites du texte sont établies par les deux affirmations : « nous savons qu'Il demeure en nous » et « nous connaissons que nous demeurons en Lui et Lui en nous »

Première partie : 3 ; 24.

Et celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui : à ceci nous savons qu'Il demeure en nous : à l'Esprit qu'il nous a donné.

Dieu demeure en nous par l'Esprit qu'Il nous a donnné.

Parallèle à :

Dernière partie : 4 ; 13.

À ceci nous connaissons que nous demeurons en Lui et Lui en nous : Il nous a donné de son Esprit.

Nous demeurons en Dieu - et ceci mutuellement - du fait qu'Il nous a donné de son Esprit.

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Deuxième partie : 4 ; 1 - 6.

1 Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s'ils viennent de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont venus dans le monde.
2 En ceci reconnaissez l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chair est de Dieu ;
3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; c'est là l'esprit de l'Antichrist. Vous avez entendu dire qu'il allait venir ; eh bien ! Maintenant, il est déjà dans le monde.
4 Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu et vous les avez vaincus. Car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.
5 Eux, ils sont du monde ; c'est pourquoi ils parlent d'après le monde et le monde les écoute.
6 Nous, nous sommes de Dieu. Qui connaît Dieu nous écoute, qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas. C'est à quoi nous reconnaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur.

Nous sommes de Dieu, parce que nous confessons Jésus-Christ venu dans la chair.

Ils appartiennent au monde, et vivent selon l'esprit de l'Antichrist, ceux qui ne confessent pas Jésus.

Parallèle à :

Avant-dernière partie : 4 ; 9 - 12.

4 ; 9 En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui.
10 En ceci consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés.
11 Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
12 DIEU [le Père], PERSONNE NE L'A JAMAIS CONTEMPLÉ. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous ; en nous son amour est accompli.

Dieu demeure en nous, parce que nous nous aimons les uns les autres.

Le Père a pris l'initiative de l'Amour, en envoyant son Fils dans le monde.

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Troisième partie : 4 ; 7.

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.

L'Amour donne la deuxième naissance - la naissance au Royaume, et donne accès à la connaissance de Dieu.

Parallèle à :

Anté-pénultième partie : 4 ; 8.

Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car DIEU EST AMOUR.

L'absence d'amour ferme la porte à la connaissance de Dieu.

Nous avons ici la révélation du Nom divin !

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L'objectif tracé initialement a-t-il été atteint ? ?

Le Saint évangéliste Jean nous donne un enseignement fondamental : le Père a manifesté son amour pour nous, en envoyant son Fils unique dans le monde. Ce Père, nul ne l'a jamais vu : Il ne s'est jamais révélé à nos yeux. C'est le Père qui a pris l'initiative de l'amour à notre égard, en envoyant son Fils.

C'est par l'Esprit que le Père demeure en nous - c'est dans l'Esprit que nous Le connaissons. Notre âme est le Temple immatériel de Dieu, qui contient l'étincelle divine : la Présence du Père.

C'est en l'Esprit que nous confessons Jésus-Christ venu partager notre humanité ; c'est en l'Esprit que nous connaissons, par le Fils, que le Père demeure en nous.

Notre esprit qui confesse Jésus-Christ incarné, est « du Père », et est plus grand que l'esprit qui est dans le monde. Ce dernier n'est autre que celui de l'Antichrist. Cet esprit inspira Caïn, qui fut meurtrier. L'Esprit qui procède du Père, nous donne la Vie - une vie qui dépasse totalement la vie biologique - alors que l'esprit du monde mène à la mort.

Le monde éprouve de la haine envers ceux qui sont animés par l'Esprit de Dieu, envers ceux qui sont passés de la mort à la Vie. Par contre, ceux qui sont mûs par l'esprit de l'Antichrist, demeurent dans la mort : « tout meurtrier, n'a pas la Vie éternelle demeurant en lui ».

Ceux qui sont animés par l'Esprit de Dieu s'aiment mutuellement, et ont accès à la connaissance du Père. C'est ainsi que nous est révélée la définition ultime de Dieu : « Dieu est Amour ».

Avec cette connaissance, nous sommes au-delà du jugement et de la condamnation, « car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur » : Dieu ne nous condamne pas, et nous pouvons nous adresser à Lui avec une parfaite assurance.

Le tout est donc de discerner les esprits : savoir distinguer l'Esprit de Dieu - de l'esprit de l'Antichrist.